La greffe d'organes est "une priorité vitale en danger". Dans une tribune parue ce jeudi 22 février dans Le Parisien, plusieurs collectifs et associations de médecins et de patients appellent à la mise en place de "solutions concrètes" en faveur des greffes d'organes. Reparti à la hausse en 2023, le nombre de transplantations en France reste loin de son niveau d'avant Covid. Dans ce contexte, les signataires rappellent que "près de 22 0000 patients sont en attente d'une greffe d'organe" dans l'hexagone. L'an dernier, "plus de 800 sont morts […] faute d'avoir été greffés".
"Le plan Greffe 2022-2026, dévoilé par le ministère de la Santé et des Solidarités le 14 mars 2022, l’énonçait clairement : le prélèvement et la greffe d’organes sont des activités de santé publique qui constituent une 'priorité nationale'. Innovations, financements, feuille de route et objectifs chiffrés dessinaient alors les contours d’un programme ambitieux et nécessaire", rappellent les collectifs et associations de médecins et de patients, comprenant notamment la SFT, la SFMPOT et l'AFU*.
Malgré des chiffres encourageants en 2023, l'activité de transplantation "souffre à la fois des maux de l'hôpital et du manque d'application de son statut prioritaire", prolongent les signataires.
Plus précisément, ces derniers affirment constater "plusieurs facteurs impact[ant] négativement le prélèvement et la greffe d’organes, notamment pour les greffes rénales réalisées à partir de donneur vivant". "Parmi ces freins, écrivent-ils, de nombreuses difficultés d’accès aux blocs opératoires, des arbitrages complexes de priorisation d’activités au sein des CHU – dont les missions mériteraient d’être recentrées –, un manque criant de personnels soignants et l’absence de fléchage clair des ressources allouées à la greffe".
Ces obstacles ne sont pas les seuls, d'après les signataires. À ceux-ci "s’ajoute la progression inédite du taux d’opposition au don d’organes, qui atteint actuellement 36,1% en France et altère la capacité de croissance des activités de transplantation dans notre pays", indiquent-ils.
Plusieurs "solutions concrètes"
Face à ce constat, et "afin de remplir les objectifs du plan Greffe", ces collectifs et associations proposent des "solutions concrètes, qu'il faudrait mettre en œuvre sans attendre". Parmi elles, la nécessité de "prioriser de façon concertée les activités de prélèvement et de transplantation au sein des établissements et sanctuariser des temps opératoires dédiés à l’activité de transplantation à partir de donneurs vivants".
Ils proposent également de "renforcer les équipes de coordination et l’attractivité pour l’ensemble de la filière", et appellent à "soutenir activement l'ensemble de la communauté médicale et chirurgicale participant à la filière greffe". Et ce, " de l’accès et de l’inscription à la liste d’attente, jusqu’à l’organisation du suivi après transplantation", soulignent les signataires de la tribune.
"Il ne doit y avoir ni fatalité, ni résignation", complètent-ils, précisant que "tous les leviers disponibles doivent être actionnés avec les directions hospitalières, les soignants et les patients, pour favoriser l’atteinte des objectifs du plan Greffe 2022-2026 et soutenir le travail des coordinations hospitalières de prélèvement et des équipes de transplantation".
*La Société francophone de transplantation, la Société française de médecine de prélèvements d'organes et de tissus, et l'Association française d'urologie.
[avec Le Parisien]
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