Grippe, bronchiolite, Covid : le point sur l'évolution des épidémies

14/12/2023 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
L’épidémie de grippe s’étend sur l’ensemble du territoire, tandis que celle de bronchiolite affiche de premiers signes de décroissance. Le Covid est aussi en hausse, porté par le nouveau sous-lignage JN.1.

  Les infections respiratoires aigües étaient encore globalement en augmentation en France la semaine dernière, du 4 au 10 décembre, avec cependant certaines disparités. Ainsi, selon les dernières données de Santé publique France (SPF), rendues publiques le 13 décembre lors d’une conférence de presse, le pic de bronchiolite pourrait bien avoir été dépassé, même si l’ensemble des régions de métropole étaient encore au stade épidémique la semaine dernière, avec un passage en épidémie de la Corse. Cependant, « il est observé une diminution des indicateurs syndromiques en médecine de ville et à l'hôpital », constate SPF. Les niveaux restent toujours élevés ; mais « ces éléments sont en faveur du passage du pic épidémique cette semaine », s’ils étaient confirmés la semaine prochaine. « Il existe un infléchissement de la dynamique de la bronchiolite » confirme la Dre Isabelle Parent (SPF).  Le pic serait alors à un niveau inférieur à ce qu’il était l’année dernière, sans qu’il soit possible de savoir précisément l’impact de l’utilisation de Beyfortus. SPF souligne, en outre, qu’à côté du VRS, d’autres virus capables d’entraîner une bronchiolite circulent actuellement, comme le rhinovirus.    Grippe : 8 régions en phase pré-épidémiques Concernant la grippe, les indicateurs étaient toujours en hausse la semaine dernière en ville comme à l'hôpital. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur est passée en phase épidémique ; et huit autres régions sont désormais en phase pré-épidémique. Les virus observés sont surtout de type A, principalement H1N1, mais aussi H3N2. Et si le H1N1 semble proche de celui inclus dans le vaccin, ce n’est pas le cas pour le H3N2, qui « présente un profil antigénique faiblement réactif vis-à-vis de la souche vaccinale ».   Covid : JN.1, facteur de l’épidémie actuelle Les indicateurs sont aussi en hausse pour le Covid. Toutes les classes d’âge sont concernés, mais les sujets de plus de 65 ans sont particulièrement présents aux urgences et en hospitalisation. La hausse devrait se poursuivre si l’on en croit la « une augmentation de la détection du Sars-CoV-2 » observée dans les eaux usées encore cette semaine. Sur le plan virologique, c’est toujours le variant BA.2.86 circule majoritairement en France hexagonale, représentant 46% des séquences. Mais le variant EG.5 représente encore 30% des séquences. L’épidémie actuelle est portée principalement par JN.1, un sous-lignage de BA.2.86 (39% des séquences, en date du 20 novembre).  Enfin, on constate aussi une épidémie de pneumopathies bactériennes avec augmentation des cas chez les enfants et les adultes jeunes. La part de mycoplasma pneumonniae (MP) n’est pas précisément évaluable mais « semble jouer un rôle assez important » selon SPF. Il y a une augmentation des cas testés positifs à MP, avec des niveaux supérieurs à ce qui était observé avant la pandémie. Il s’agit d’un « rebond fort » confirme l’agence sanitaire.   Les gestes barrières trop peu adoptés Dans ce contexte, les autorités de santé insistent sur les mesures de protection, et notamment sur la vaccination qui reste trop faible actuellement. Ainsi, actuellement, seuls 25,6% des plus de 65 ans (18,8% des 65-69 ans, 23,7% des 70-74 ans, 30,4% des 75-79 ans et 30,7% des 80 ans et plus) sont vaccinés contre le Covid. Et en Ehpad, seuls 22,5% des résidents ont été vaccinés. De nombreux efforts sont à faire aussi concernant les mesures barrières. Ainsi, selon les dernières données de l’enquête CoviPrev réalisée du 11 au 17 septembre, le port du masque n’est pas encré dans les habitudes. Si les Français se montrent généralement favorables au port d’un masque pour se protéger du Covid, ce n’est pas les cas pour les autres maladies respiratoires aigues. En outre, il y a peu de volonté de le porter en présence d’une personne à risque, dans les transports, ou même lorsqu’eux-mêmes présentent des symptômes. 

Faut-il prévoir deux stages en libéral pour tous les internes de spécialité ?

Michel Pailleux

Michel Pailleux

Oui

Ma collègue qui vient d'obtenir sa spécialité de MPR , et qui a pratiqué pendant plusieurs années la M.G. à la campagne, a suivi ... Lire plus

0 commentaire
2 débatteurs en ligne2 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
4
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
5