De plus en plus d’arguments font le lien entre le microbiome intestinal et l’obésité dans l’espèce humaine. Une équipe chinoise associée à des Américains et à des Scandinaves a réalisé une étude d’association métagénome entier et de profilage métabolomique sérique dans une cohorte de sujets chinois jeunes, minces ou obèses. Ils ont identifié des espèces microbiennes intestinales associées à l’obésité, qui s’accompagnent de modifications des métabolites circulants.
L’abondance de Bacteriodes Thetaiotaomicron, un commensal fermentant le glutamate, était nettement diminuée chez les obèses et était corrélée de manière inverse avec les concentrations de glutamate sérique. Chez la souris, le gavage de Bacteriodes Thetaiotaomicron réduit les concentrations de glutamate plasmatique et évite la prise de poids induite par l’alimentation et l’adiposité. Chez l’homme, la chirurgie bariatrique restaure partiellement les modifications microbiennes intestinales associées à l’obésité ainsi que les altérations métaboliques des sujets obèses, en particulier corrige le défaut d’abondance de Bacteriodes thetaiotaomicron et les concentrations élevées de glutamate. Ces données permettent donc d’identifier des liens, jusque-là inconnus, entre des altérations du microbiote intestinal, des concentrations d’amino-acides circulants et l’obésité, suggérant qu’il pourrait être possible d’intervenir dans l’obésité en ciblant le microbiote intestinal.
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