Pandémie et santé mentale : une synthèse souligne l’impact majeur des confinements
Ces données sont basées sur les résultats de 3 études menées en 2020: l’enquête Coviprev, menée par SPF et réalisée par web-questionnaire en population générale ; l’enquête sur l’évolution des conditions de travail et consommation de substances, réalisée à partir d’une étude pilotée par la Mildeca, et menée avec SPF, l’Anses, l’INRS, l’OFDT et le COC, auprès de plus de 4 000 salariés entre mars et mai 2020 ; et enfin l’enquête Coset-Covid, qui a été menée par SPF en sortie de confinement auprès de salariés indépendants et du monde agricole (2 cohortes de 20 368 et 27 044 personnes, recrutées en 2017-2018). L’ensemble des résultats soulignent l’impact négatif de la pandémie avec un hausse des troubles anxio-dépressifs, et des addictions. Dans le détail, Coviprev montre que près d’un tiers (30,5 %) des actifs occupés ont déclaré des symptômes d’anxiété au début du confinement, un chiffre qui s’est amélioré fin juin 2020 (15,9 %). Et des symptômes dépressifs ont concerné environ un actif sur cinq en début des deux périodes de confinement. L’enquête pointe aussi l’importance des troubles du sommeil qui touchaient environ deux tiers des actifs occupés avec une prédominance chez les femmes. La promiscuité au sein du foyer, les conditions de travail et la situation financière influençaient la survenue de ces troubles. Parmi les secteurs d’activité les plus à risque, on trouvait l’enseignement, les activités des arts et spectacles, les assurances et les finances. L’enquête sur l’évolution des conditions de travail et consommation de substances psychoactives révèle que 30 % des personnes interrogées ont augmenté leur consommation de tabac, et 14 % celle d’alcool. Mais les conséquences diffèrent beaucoup selon le sexe. Ainsi, chez les hommes, l’augmentation du tabac apparait liée à une augmentation de la charge de travail ; alors que chez les femmes, c’est l’inverse : elle est associée à une diminution de la charge de travail habituelle. Ce phénomène est aussi observé pour l’alcool ; et ce, uniquement pour les femmes. En concernant l’enquête Coset-Covid, il en ressort une hausse des symptômes anxio-dépressifs, qui varie entre 7 et 22 % selon les groupes professionnels. Cette évolution négative apparaissait « liée à des conditions de travail défavorables durant le confinement, telles qu’une augmentation des tensions relationnelles avec le public ou les collègues, une augmentation des heures de travail ou un décalage de ces heures en week-end ou en soirée, ou encore une impossibilité de s’isoler pour travailler à domicile » précise SPF. L’étude souligne aussi l’augmentation des troubles du sommeil, qui ont concerné plus d’un quart des hommes, et plus d’un tiers des femmes. Et la consommation d’alcool a aussi été souvent accrue. Ces données incitent donc à la vigilance. La surveillance sera maintenue, notamment via le suivi des cohortes Coset, et le dispositif des maladies à caractère professionnel (MCP). « Ces travaux permettront d’estimer l’impact des conditions de travail sur la santé mentale des travailleurs mais également de cibler les profils les plus à risque et d’identifier les leviers d’action efficaces à adapter aux nouvelles organisations de travail afin de lutter contre le stress au travail et le sentiment d’isolement » conclut SFP.
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