Polyarthrite rhumatoïde : un impact défavorable sur la grossesse et l’accouchement

25/01/2024 Par Marielle Ammouche
Rhumatologie
Une grossesse chez une femme porteuse d’une polyarthrite est une situation relativement fréquente. En effet, la maladie touche préférentiellement les femmes. Et, bien qu’elle survienne le plus souvent vers 45-50 ans, elle peut atteindre des femmes plus jeunes, et donc en âge de procréer.

La prise en charge de ces patientes a cependant beaucoup évolué au cours des dernières décennies, grâce à l’utilisation de nouvelles thérapeutiques. Par ailleurs, des données récentes ont suggéré que la grossesse pourrait avoir un impact positif sur l’activité de la maladie. Une équipe de chercheurs français, issue du consortium Epi-Phare a donc voulu en savoir plus sur cette situation, et en particulier sur l’impact de ce rhumatisme inflammatoire sur la grossesse et l’accouchement de ces patientes. Ils ont donc mené une étude à partir des données du Système National des Données de Santé (SNDS), permettant d’identifier les grossesses se terminant entre 2010 et 2020 chez des patientes atteintes ou non de PR. Ainsi, 11 792 grossesses PR et 10 413 681 grossesses non-PR ont été prises en compte. Parmi les grossesses PR, les trois quarts (74,5%) se sont terminées par des naissances vivantes et 0,4 % par des mortinaissances. Après analyse, les auteurs ont mis en évidence que la PR entrainait une augmentation des événements défavorables liés à la grossesse, et d’autant plus que la maladie était active. En particulier, il y avait plus de naissances prématurées (OR ajusté 1,84) et très prématurées (ORa 1,43), et plus d’enfants ayant un faible poids de naissance (ORa 1,65), chez les femmes ayant une PR. Les chercheurs ont constaté aussi une augmentation des césariennes (ORa 1,46) et des hospitalisations liées à la grossesse (ORa 1,30). L’étude a, par ailleurs, confirmé que la grossesse était à l’origine d’une diminution de l’activité de la maladie. Et quand celle-ci était active, les taux d’événements étaient encore plus élevés. Ainsi, le risque de prématurité était doublé chez les femmes ayant une PR active par rapport à celles ayant une maladie non active (ORa 2,02). Les PR actives étaient aussi associées à un risque augmenté de petite taille pour l’âge gestationnel (ORa 1,53) et de césarienne (ORa 1,25). Les auteurs concluent que « ces résultats devraient encourager les médecins à surveiller de près la PR pendant cette période cruciale ».

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