Prendre ses repas plus tôt dans la journée, un atout contre les maladies cardiovasculaires
Depuis plusieurs années, la chrononutrition émerge comme un domaine d’importance dans la lutte contre les maladies métaboliques et cardiovasculaires. Il s’agit de tenir compte de la période des prises alimentaires – et en particulier de la durée des jeûnes - , qui jouent sur le rythme circadien des différents organes. Pour avoir des informations plus précises sur ce sujet, des chercheurs ont analysé les données de plus de 100 000 personnes inclues dans la cohorte NutriNet Santé (79% de femmes, âge moyen de 42 ans) pour étudier les associations entre les rythmes de prise alimentaire et les maladies cardiovasculaires. De nombreuses facteurs confondants ont été pris en compte, tels que les facteurs sociodémographiques (âge, sexe, situation familiale…), la qualité nutritionnelle de l’alimentation, le mode de vie, ou encore le cycle du sommeil… Les auteurs ont alors pu mettre en évidence que les personnes qui prennent leur premier repas de la journée plus tardivement – comme c’est le cas, par exemple quand on saute le petit-déjeuner – avaient un risque plus élevé de développer une maladie cardiovasculaire. Et cette augmentation apparaît non négligeable puisqu’elle a été évaluée à 6% du risque de plus par heure de décalage. Ainsi, "une personne qui a pour habitude de manger pour la première fois à 9 heures aurait 6% de risque en plus d’avoir une maladie cardiovasculaire qu’une personne qui a l’habitude de manger à 8 heures", détaille l’Inserm, dans un communiqué accompagnant la parution de cette étude dans Nature communications (Palomar-Cros A. et al., 14 décembre 2023). Et il en est de même pour la dernière prise alimentaire de la journée. Ainsi, manger après 21 heures, est associé à une augmentation de 28% du risque de maladie cérébrovasculaire (AVC) par rapport à une dernière prise alimentaire avant 20 heures, en particulier chez les femmes. Un autre enseignement de cette étude concerne la durée du jeûne nocturne. Les résultats de l’étude montrent, en effet, que plus la durée entre la dernière prise alimentaire de la journée et la première du lendemain est longue, plus le risque de maladie cérébrovasculaire est réduit. Au final, prendre son premier et son dernier repas avec une plus longue période de jeûne nocturne pourrait contribuer à prévenir les risques de maladie cardiovasculaire.
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