Tabagisme en France : toujours marqué par d’importantes disparités régionales et sociales
En amont de la Journée mondiale sans tabac, vendredi 31 mai, Santé publiqe France a publié de nouvelles données sur le tabagisme en France. Elles soulignent d'importantes disparités régionales et sociales sur l’ensemble du territoire.
Les dernières données de Santé publique France, publiées en amont de la Journée mondiale sans tabac, le 31 mai, soulignent l’importance des disparités régionales et sociales dans ce domaine sur l’ensemble du territoire français. Ainsi, selon l’édition 2021 du Baromètre de Santé publique France, les prévalences du tabagisme quotidien en France hexagonale (standardisées sur le sexe et l’âge) variaient de 21,9% en Centre-Val de Loire à 29,5% en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Mais c’est dans les Drom qu’elles étaient les plus faibles (11,7 % en Guyane, 11,9 en Guadeloupe, 12,3 en Martinique, et 18,7 à La réunion). En Ile-de France, cette prévalence était de 21,9%.
Les auteurs ont ensuite pris en compte les principaux facteurs socio-démographiques : sexe, âge, niveau de diplôme, niveau de revenu, et situation professionnelle. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur reste la région ayant le risque de tabagisme quotidien le plus important, avec une différence significative (odds ratio ajusté, ORa=1,30), devant l’Occitanie (ORa=1,17). Et les régions où ce risque apparaissait inférieur étaient les Pays de la Loire (ORa=0,85), et l’Ile-de-France (ORa=0,92), même si la différence était non significative pour cette dernière.
Pour les auteurs, différents facteurs peuvent expliquer ces différences. Elles sont d’ordre culturelles (image du tabagisme), mais pourraient aussi être liées à des facteurs socio-économiques non pris en compte dans les analyses, comme les conditions de vie, la sociabilité, la facilité d’accès à du tabac moins cher (achats transfrontaliers, …), ou encore l’investissement local dans la lutte contre le tabagisme. Les auteurs confirment, en outre, que les personnes ayant les revenus les plus faibles et celles ayant le moins de diplômes avaient plus de risque de fumer quotidiennement dans la quasi-totalité des régions hexagonales.
Plus de la moitié des fumeurs quotidiens disent vouloir arrêter
Les prévalences étaient plus élevées chez les hommes : entre 20,6% à 33,2%. Alors que chez les femmes, elles se situaient entre 19,1% et 26,6%, selon les régions. Et ce sont les plus de 60 qui fumaient le moins : de 9,2% en Pays de la Loire à 17,5% en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les analyses évolutives mettent, par ailleurs, en évidence une baisse du tabagisme dans la majorité des régions, et de façon significative en Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie et Nouvelle-Aquitaine.
Enfin, globalement en France, en 2021, plus de la moitié des fumeurs quotidiens déclaraient avoir envie d’arrêter de fumer. Avec une proportion significativement plus faible en Provence-Alpes-Côte d’Azur, et plus forte en Ile-de-France. Ces différences pourraient être liées à "une norme en faveur du tabac plus prégnante" en Paca, et une "dénormalisation du tabagisme plus avancée" en Ile-de-France, suggèrent les auteurs.
Ils soulignent, en conclusion, l’importance de prendre en compte ces données pour renforcer les actions de prévention et tenter d’atteindre les objectifs de réduction du tabagisme, en ciblant, en particulier, "les populations socio-économiquement défavorisées et adaptées à leurs besoins".
Références :
Sources : Thabuis A et all. BEH du 28 mai
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