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Vaccin anti-HPV : un rattrapage en classe de 3ème pourrait être utile

Une étude inédite apporte un nouvel éclairage à la vaccination contre le papillomavirus.

07/03/2025 Par Dre Marielle Ammouche
Cancérologie
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Cette étude part de l’idée que l'instauration en 2023 de la campagne vaccinale ciblant les élèves de 5ème a eu peu de succès, avec un taux de vaccination de 10 à 15%, bien en deçà des objectifs de 30 %. Alors comment faire pour améliorer cette couverture vaccinale ? Plusieurs experts ont émis l’idée qu’un rattrapage vaccinal en classe de 3ème - à un âge plus en phase avec les problématiques de santé sexuelle - , et assorti d’interventions ciblées dans ce domaine, serait bénéfique. « En ciblant les élèves de 3e, plus proches de la puberté, nous les impliquons directement pour qu'ils deviennent acteurs de leur santé. Et à 14 ans, deux injections de vaccins suffisent encore, contrairement à trois après 15 ans » explique le Dr Zucman, infectiologue à l’Hôpital Foch.

Pour tester cette hypothèse, ils ont mis en place une étude dans le cadre de l’appel à projet en Recherche en Soins Primaires interrégional ReSP-Ir 2022. Cette étude a été menée par l’Hôpital Foch de Suresnes et les CPTS de Suresnes et de Rueil Malmaison.

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Une première phase de l’étude s’est déroulée dans 9 collèges publics des Hauts-de-Seine (92) où les élèves de 3ème ont assisté à des interventions en santé sexuelle d’une heure (par un médecin sexologue) intégrant 15 minutes dédiées au HPV. L’impact de l’intervention a été évalué sur des questionnaires avant et après ces réunions, sur un panel de 1 000 jeunes.

Les résultats soulignent tout d’abord le manque de connaissances et d’informations des élèves dans ce domaine. Ainsi, plus de 35 % ignoraient totalement leur statut vaccinal. Et, alors qu’ils sont obligatoires, les cours d’éducation sexuelle étaient totalement absents pour 25 % des sondés. L’étude mettait aussi en évidence un décalage de genre, les filles étant mieux informées que les garçons.

L’étude démontre, par ailleurs, le bénéfice de ces interventions. Ainsi, 70 % des collégiens déclaraient avoir appris de nouvelles choses sur les risques liés aux IST, et ¾ percevaient mieux les dangers liés au HPV. Par ailleurs, si seulement 18% des élèves non vaccinés déclaraient vouloir recevoir le vaccin contre le HPV avant les interventions, ce taux montait à 50 % après.

La vaccination à cet âge apparait, en outre, adaptée car 94 % des collégiens de 3e déclaraient n’avoir pas encore eu de relations sexuelles.

Pour le Dr Zucman : « Ces interventions ont montré qu'il est possible d'améliorer rapidement la compréhension des risques chez les adolescents. Par ailleurs, ils ne sont pas gênés par ces discussions et en ressortent souvent plus confiants. »

Analyse des vaccinations effectuées

Par la suite, une 2ème phase aura lieu en avril et mai 2025, pour analyser les données de vente des vaccins HPV dans les pharmacies environnantes. Elle permettra ainsi de vérifier si les intentions des élèves se concrétisent. « Si l’analyse des ventes de vaccins dans les officines de Suresnes et Rueil confirme une hausse par rapport aux communes témoins, cela prouvera l’efficacité des interventions en santé sexuelle. Il ne faut pas sous-estimer le rôle de ces actions complémentaires, en particulier pour les élèves de 3ème. L’ARS IDF a d’ailleurs manifesté son intérêt pour les résultats préliminaires de l’étude », concluent le Dr Pinot, médecin généraliste, maitre de conférences universitaire en médecine générale à l’université Paris Cité et présidente de la CPTS de Suresnes, et le Dr Leymarie, médecin généraliste et président de la CPTS du Rueil.

Références :

D’après un communiqué de l’hôpital Foch et des CPTS de Suresnes et de Rueil-Malmaison (17 février

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Francois Lhuisset
1,1 k points
Débatteur Passionné
il y a 2 mois
Le "positionnement" de ce vaccin me gêne en fait. Si il y avait un double vaccin efficace et sûr HPV et VIH l'indication serait évidente. Mais sans protection contre le VIH en dehors d'une protection
Photo de profil de Petit Bobo
2,4 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 mois
Certes ce sont les enfants qui sont vaccinés anti HPV mais ça passe toujours à l'initiative et avec l'accord des parents. Jusqu'à présent c'est un echec pour les garçons (11 -14 ans), il n'y en aurai
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