En France, l’épidémie de diabète marque enfin le pas

22/04/2023 Par Romain Loury
Diabétologie Congrès de la Société francophone du diabète 2023
Après des décennies à la hausse, les chiffres du diabète de type 2 semblent en cours de stabilisation, selon des travaux de Santé publique France. 

 

L’épidémie de diabète de type 2 est-elle en train de refluer ? Issus d’une analyse du Système national des données de santé (SNDS), les résultats présentés par Sandrine Fosse-Edorh, coordinatrice du programme de surveillance du diabète de Santé publique France, révèlent que le nombre de patients diabétiques continue certes de croître, mais à un rythme toujours moins soutenu. 

Au début des années 2000, la prévalence du diabète de type 2 connaissait une hausse annuelle de +4%. Or entre 2010 et 2020, elle n’a augmenté en moyenne que de +0,35% par an chez les hommes, tandis qu’elle s’est stabilisée chez les femmes (+0,06% par an). La situation semble encore plus favorable en Outre-mer, où la prévalence féminine est déjà en recul. 

De même, l’incidence diminue. Sur la période 2010-2020, elle a baissé de 1,04% par an chez les hommes, voire de 1,74% par an chez les femmes, une tendance observée dans toutes les régions de France. Selon Sandrine Fosse-Edorh, "les efforts de prévention primaire doivent être poursuivis et accentués pour que cette dynamique positive s’installe durablement". Au-delà de la France, ce ralentissement de l’épidémie de diabète semble à l’œuvre dans la plupart des pays à revenu élevé*. 

 

Des patients plus âgés, mais moins à risque de complications 

Conséquence de la baisse de l’incidence, mais aussi d’une amélioration de l’espérance de vie en raison des progrès thérapeutiques, l’âge moyen des patients diabétiques de type 2 a crû de 1,8 ans dans l’étude Entred 3, lancée en 2019, par rapport à l’étude Entred 2 (2007), rapporte Sandrine Fosse-Edorh. L’analyse de ces grandes études épidémiologiques montre aussi une baisse de la fréquence des complications, notamment de natures coronarienne (-2,4% en 2019 par rapport à 2007) et podologique (-3,4%). Les facteurs de risque demeurent toutefois à niveau élevé : 80% des patients sont atteints de surpoids ou d’obésité, 13% sont fumeurs et 17% présentent un fort déséquilibre glycémique, avec un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) supérieur à 8%. 

Comme le confirment les chiffres de Santé publique France, le diabète de type 2 demeure une maladie plus fréquente dans les classes sociales défavorisées. Or selon d’autres travaux présentés par l’agence sanitaire à ce congrès de la Société francophone du diabète (SFD), ces inégalités sociales tendent à s’accroître. Si la baisse des marqueurs épidémiologiques est observée dans toutes les milieux sociaux, l’éclaircie est plus marquée dans les classes favorisées que dans les classes défavorisées. 

 

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2