L’épidémie de diabète de type 2 est-elle en train de refluer ? Issus d’une analyse du Système national des données de santé (SNDS), les résultats présentés par Sandrine Fosse-Edorh, coordinatrice du programme de surveillance du diabète de Santé publique France, révèlent que le nombre de patients diabétiques continue certes de croître, mais à un rythme toujours moins soutenu.
Au début des années 2000, la prévalence du diabète de type 2 connaissait une hausse annuelle de +4%. Or entre 2010 et 2020, elle n’a augmenté en moyenne que de +0,35% par an chez les hommes, tandis qu’elle s’est stabilisée chez les femmes (+0,06% par an). La situation semble encore plus favorable en Outre-mer, où la prévalence féminine est déjà en recul.
De même, l’incidence diminue. Sur la période 2010-2020, elle a baissé de 1,04% par an chez les hommes, voire de 1,74% par an chez les femmes, une tendance observée dans toutes les régions de France. Selon Sandrine Fosse-Edorh, "les efforts de prévention primaire doivent être poursuivis et accentués pour que cette dynamique positive s’installe durablement". Au-delà de la France, ce ralentissement de l’épidémie de diabète semble à l’œuvre dans la plupart des pays à revenu élevé*.
Des patients plus âgés, mais moins à risque de complications
Conséquence de la baisse de l’incidence, mais aussi d’une amélioration de l’espérance de vie en raison des progrès thérapeutiques, l’âge moyen des patients diabétiques de type 2 a crû de 1,8 ans dans l’étude Entred 3, lancée en 2019, par rapport à l’étude Entred 2 (2007), rapporte Sandrine Fosse-Edorh. L’analyse de ces grandes études épidémiologiques montre aussi une baisse de la fréquence des complications, notamment de natures coronarienne (-2,4% en 2019 par rapport à 2007) et podologique (-3,4%). Les facteurs de risque demeurent toutefois à niveau élevé : 80% des patients sont atteints de surpoids ou d’obésité, 13% sont fumeurs et 17% présentent un fort déséquilibre glycémique, avec un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) supérieur à 8%.
Comme le confirment les chiffres de Santé publique France, le diabète de type 2 demeure une maladie plus fréquente dans les classes sociales défavorisées. Or selon d’autres travaux présentés par l’agence sanitaire à ce congrès de la Société francophone du diabète (SFD), ces inégalités sociales tendent à s’accroître. Si la baisse des marqueurs épidémiologiques est observée dans toutes les milieux sociaux, l’éclaircie est plus marquée dans les classes favorisées que dans les classes défavorisées.
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