Pénuries de médicaments : le Gouvernement dévoile ses dernières solutions contre la crise
Reportée deux fois, c’est finalement ce mercredi 21 février que le Gouvernement a dévoilé sa nouvelle feuille de route pluriannuelle 2024-2027 pour lutter contre les pénuries de médicaments. Elle doit permettre de "garantir [leur] disponibilité et d’assurer à plus long terme une souveraineté industrielle", indiquent dans un communiqué les ministères de l’Industrie, du Travail, de la Santé et des Solidarités.
Le Gouvernement avait pourtant déjà pris le sujet à bras le corps, en mettant en place des mesures pour renforcer la prévention de pénuries pour les médicaments dans sa feuille de route 2019-2022. Il avait également instauré des accords prix-volumes pour "sécuriser davantage l'approvisionnement" de l’amoxicilline, molécule particulièrement victime de pénuries. En novembre dernier, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé avait aussi commandé une charte des bonnes pratiques destinée à la filière afin d’anticiper et de limiter les pénuries.
Mais cela ne suffit pas, les pénuries de médicaments sont de plus en plus importantes dans le pays. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait révélé que 4 925 signalements de ruptures de stocks ou de risques de ruptures de stocks avaient été effectués sur l’année 2023, contre 3 761 signalements l’année précédente, soit une augmentation de 30%.
“Aller plus loin”
Cette nouvelle feuille de route permet donc "d’aller plus loin" pour "détecter plus précocement les signaux de tension et développer de nouveaux canaux d’informations auprès des professionnels de santé et des patients". Pour ce faire, elle cible plus particulièrement la liste de médicaments jugés “essentiels” qui avait été établie en juin dernier. Ces derniers comportent notamment "des critères de vulnérabilité industrielle, notamment de par la dépendance du marché français aux importations extra-européennes". Le Gouvernement prévoit "un suivi renforcé de la part des autorités sanitaires".
Ce nouveau plan triennal doit également prévoir des "efforts de relocalisation et une hausse de la capacité de production" de "147 médicaments stratégiques", pour lesquels la France dépend le plus des importations extra-européennes. Selon le ministre chargé de l’Industrie, Roland Lescure, "la meilleure manière de ne pas manquer de quelque chose, c'est de le produire chez nous, en France et en Europe". Il annoncera en mai prochain "le nombre et l'identité des usines qu'on va aider".
Aide pour les professionnels de santé
Une aide sera également apportée aux professionnels de santé, avec notamment des "tableaux d’équivalence", établis par les autorités de santé, pour permettre de délivrer en conséquence les produits de santé adéquats. Il faut également que "le médecin, sur son logiciel de prescription puisse savoir que tel ou tel produit n'est pas disponible le jour où il veut le prescrire", a indiqué la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Cela lui permettra "soit de prescrire autre chose, soit de travailler sur la posologie qu'il va prescrire", a-t-elle précisé.
Le communiqué indique également "le lancement d’une démarche similaire [à la feuille de route] de prévention et d’anticipation concernant les 'dispositifs médicaux"".
[Avec AFP]
La sélection de la rédaction
Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?