Reprise des négociations conventionnelles ou pas, "il est hors de question que l'on reprenne la permanence des soins tant qu'on n'a pas l'assurance de ce financement 2023", lance le Dr Luc Duquesnel, président des Généralistes-CSMF et par ailleurs directeur médical de l'Adops 53. Dans le département de la Mayenne, la grève nationale qui a débuté ce vendredi 13 octobre se double d'une grève locale contre la décision de l'ARS de ne pas accorder la rallonge budgétaire réclamée cette année par l'association organisatrice de la permanence des soins. D'après Luc Duquesnel, il manque en effet "50 000 euros", qui correspondent aux augmentations de salaires des personnels de l'association, pour boucler le budget. "C'est la même organisation qu'en 2022 qui est reproduite, on ne fait pas plus d'heures, précise le généraliste de Mayenne. C'est juste l'augmentation normale des salaires." "On ne va pas demander aux secrétaires de diminuer leurs salaires en novembre et décembre ni de décider d'une tontine avec les médecins qui y vont de leur poche", s'insurge-t-il. Si l'association ne se mobilise que maintenant, c'est parce que la réunion qui a tranché sur le budget 2023 ne s'est tenue que le 15 septembre à l'ARS, pointe-t-il. Pourtant, Luc Duquesnel assure que le budget leur a été soumis dès le mois de mai. "Vous imaginez si on avait dû attendre le 15 septembre pour démarrer la permanence des soins?" ironise-t-il, rappelant que 93% des généralistes du département participent à la PDSA. "Ce ne sont pas des financements pérennes, mais une négociation annuelle", souligne le médecin, qui évoque un problème national, lié aux difficultés des ARS à financer les projets par le Fonds d'intervention régional (FIR). "Ils grattent sur toutes les enveloppes." Réunis le 9 octobre, une centaine de médecins libéraux de Mayenne ont donc décidé de trois actions : une grève reconductible à compter du 13 octobre avec fermeture des cabinets, une grève des médecins effecteurs et régulateurs (fait "rare" souligne Luc Duquesnel) de la PDSA et une "désobéissance tarifaire" consistant à facturer le C à 30 euros "au plus tard" le 1er novembre. Sollicitée, l’ARS des Pays-de-la-Loire n’a pas donné suite à l’heure où nous écrivons ces lignes.
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