Ce mardi 14 février, l’amour ne sera pas au rendez-vous chez les médecins libéraux. L’ensemble des syndicats représentatifs ont lancé un appel à manifester pour dénoncer le "mépris" du Gouvernement envers leur profession. Alors que les négociations conventionnelles sont à l’arrêt du fait des propositions tarifaires de la Caisse nationale de l’Assurance maladie jugées "humiliantes" par les syndicats, ces derniers se dressent également contre les multiples propositions de loi coercitives qui arrivent au Parlement.
Outre les tentatives de régulation de l’installation, les libéraux s’insurgent aussi contre les volontés de "substituer les médecins manquants par d’autres professions en accès direct", indique MG France, qui cible la PPL Rist. Le syndicat alerte sur un risque de découragement de la profession. "Les propositions du Gouvernement mettent en péril l’accès aux soins des 90% de Français ayant encore un médecin traitant, en prétendant fallacieusement trouver une solution pour les 10% qui n'en ont plus."
"Ne pas soutenir le médecin traitant est une erreur et une faute", juge MG France, invitant les généralistes à "combattre ces dispositions par la grève et la manifestation le 14 février prochain". Un appel à la fermeture des cabinets et à la mobilisation également lancé par la CSMF, pour qui le médecin de famille n’est pas "substituable". Le SML, l’UFML-S, Avenir Spé-Le Bloc et la FMF se joignent également à ce rassemblement unitaire.
L’Ordre se joint aux syndicats
Fait inédit, l’Ordre des médecins a annoncé ce jeudi qu’il prendrait part à cette mobilisation en se rendant dans les rues de la capitale. Un moyen de "faire état de sa vive préoccupation à l’égard des risques de désorganisation des soins que porte" la PPL Rist. "Nous, médecins, ne pouvons accepter que certains de nos concitoyens n’aient pas accès à un diagnostic médical et à une stratégie thérapeutique qui relèvent de la compétence des médecins – et d’eux seuls – compte tenu de leur longue formation initiale et de leur formation continue."
"Seule la coordination par le médecin est à même de garantir aux patients l’accessibilité, la qualité et la sécurité de leur parcours de soins", estime l’Ordre, qui indique avoir fait des propositions s’appuyant sur des équipes de soins coordonnées par le médecin et associant tous les soignants "en fonction de leurs compétences". Après les vœux de Macron, le président de l’Ordre, le Dr François Arnault, avait déjà alerté sur un risque de développement d’"une médecine à deux vitesses" devant la ministre déléguée Agnès Firmin Le Bodo.
Les jeunes mobilisés
Inquiets pour leur avenir, les internes ont également fait savoir, plus récemment, qu’ils rejoindraient le mouvement intersyndical. "Leur avenir, qu’il soit en ville ou à l’hôpital, est de moins en moins attractif, les poussant à la démission, ou au suicide", écrit l’Intersyndicale nationale des internes (Isni) dans un communiqué daté du 8 février. "Plusieurs projets de loi sont de nature à nuire à la bonne installation des médecins et les négociations conventionnelles inquiètent à juste titre les futurs praticiens, notamment les médecins généralistes libéraux. La précarisation ça suffit, la coercition, ça suffit. Le temps est venu pour les élus de nous respecter et de commencer à nous traiter autrement que comme de la chair à canon", déclare sa présidente, Olivia Fraigneau.
Sur les réseaux sociaux, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) a également indiqué qu’elle serait bien dans les rangs, mardi 14 février, à Paris. "Les représentant·e·s de chaque syndicat et association locale ont voté à l’unanimité le soutien à la mobilisation et en ce sens un préavis de grève a été déposé auprès des autorités compétentes pour que les internes puissent rejoindre les médecins libéraux", précise-t-elle.
Estimant être ni écoutés, ni considérés, les jeunes généralistes de ReAGjir seront aussi présents. "Le navire prend l'eau, mais il est encore temps d'éviter le naufrage : prenons ensemble le bon cap pour sortir de cette tempête !", a lancé dans un communiqué le syndicat représentatif des généralistes jeunes installés, remplaçants et universitaires.
Le rassemblement se fera à 12h30 place Vauban à Paris et le cortège défilera à 13h direction le Sénat, où la PPL Rist doit être examinée ce jour-là.
La sélection de la rédaction
Les complémentaires santé doivent-elles arrêter de rembourser l'ostéopathie ?
Stéphanie Beaujouan
Non
Je vois beaucoup d'agressivité et de contre vérités dans les réponses pour une pratique qui existe depuis 1,5 siècle . La formatio... Lire plus