Un chef de service suspendu pour avoir sous-traité des gardes à des médecins étrangers non-déclarés

25/11/2022 Par Marion Jort
Déontologie
Radié par l’Ordre pour avoir fait appel à des médecins étrangers non-déclarés pour assurer des gardes, l’ex-chef de service des urgences d’une clinique des Pyrénées-Orientales a finalement vu sa peine réduite à une simple interdiction d’exercice d’un an. Une patiente est décédée il y a cinq ans. 

  Les faits remontent à 2017. Le 6 avril, une octogénaire est amenée aux urgences de la clinique Saint-Michel de Prades, dans les Pyrénées-Orientales. Elle souffre de violents maux de ventre. Un scanner révèle une distorsion et une inflammation du côlon, laissant penser à une occlusion intestinale.   Alors que le service fait face à une forte pénurie de personnel, elle est accueillie par un médecin, qui la place sous morphine et contacte le chirurgien de garde. Quelques heures plus tard, voyant l’état de la patiente se dégrader, une infirmière donne l’alerte et rappelle le chirurgien. “Je l’ai préparée à la pose de deux sondes, une naso-gastrique et l’autre urinaire”, confie-t-elle anonymement à L’Indépendant. “Mais la pression était si forte que le corps a voulu tout expulser et le cœur a lâché.” La patiente est décédée. “Ces actes, qui se pratiquent sous prescription médicale” correspondent pourtant “à un protocole classique”, regrette la soignante qui dénonce une erreur médicale. Mais le problème, c’est que le médecin en question n'appartient en réalité pas au service… Selon la petite-fille de l’octogénaire, c’était “un faux professionnel”. “Il avait obtenu un diplôme dans son pays, mais qui n’avait pas été validé en France, où il n’était pas autorisé à exercer.” La famille a porté plainte, mais la procédure en justice a débouché sur un non-lieu, “faute d'éléments suffisamment caractérisés”.    Le chef de service d’abord radié à vie La justice ordinale s'est, elle aussi, emparée de l’affaire. Après vérification, la chambre disciplinaire de l’Ordre confirme les propos de la petite-fille de la défunte. “Le médecin concerné n’est inscrit à aucun tableau départemental, il ne figure pas non plus sur la liste des prestataires de service tenue au niveau national”, dénonce le président du Cdom auprès du quotidien local. Dans ce cas, l'instance n’est donc pas compétente pour instruire le dossier.  Le chef de service à quant à lui été condamné à la radiation à vie pour avoir sous-traité des gardes à des praticiens non-déclarés. Après avoir fait appel, le médecin a vu sa peine réduite à une simple interdiction d’exercer d’un an. Il est à nouveau en exercice aujourd’hui.    [avec l’Indépendant]     

Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?

M A G

M A G

Non

Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus

0 commentaire
2 débatteurs en ligne2 en ligne





 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête
Soirées d'intégration en médecine : le bizutage a-t-il vraiment disparu ?
02/10/2024
2
Concours pluripro
Maisons de santé
Objectif 4000 maisons de santé : les enjeux des prochaines négociations conventionnelles
07/11/2024
2
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
5
La Revue du Praticien
Addictologie
Effets de l’alcool sur la santé : le vrai du faux !
20/06/2024
2