Les médecins généralistes sont-ils mieux répartis que les infirmières et les kinés ?
D'après un rapport de l'Assurance maladie, les généralistes libéraux seraient en réalité moins inégalement répartis sur le territoire national que les Idel et les masseurs-kinésithérapeutes libéraux, deux professions pourtant soumises à une régulation de l'installation. C'est l'un des arguments brandis par les opposants à toutes formes de régulation à l'installation des médecins libéraux : cette mesure est inefficace, voire inutile. Car les généralistes libéraux seraient en réalité mieux répartis sur le territoire que les Idel et les masseurs-kinésithérapeutes, deux professions soumises à un conventionnement sélectif : en zone sur-dotée, c'est la règle "une arrivée pour un départ" qui s'applique*. Cette affirmation, mise récemment en avant par la CSMF ou encore par l'économiste de la santé Frédéric Bizard, trouve sa source dans le rapport Charges et produits pour 2023, publié en juillet dernier par l'Assurance maladie.
A ceux qui pensent que supprimer la liberté d’installation des médecins permettrait de mieux les répartir sur les territoires.Le rapport interdécile D9/D1 de la densité départementale démontre que plus l’Etat intervient, moins c’’est équitablement réparti:IDEL à 3,1 et MG à 1,7 pic.twitter.com/W9kDA25dPH
— Frédéric Bizard (@fredericbizard) July 20, 2022
"La répartition géographique des professionnels de santé libéraux sur le territoire est plus ou moins hétérogène selon les professions, avec davantage d’inégalités dans la répartition des Idel, des masseurs-kinésithérapeutes et des médecins spécialistes", souligne la Cnam, qui se base sur les données de l'Insee, arrêtées au 1er janvier 2021. "En effet le rapport entre le 9ème décile et le 1er décile de densité départementale (rapport D9/D1) est de 2,8 à 3,1, ce qui signifie que les 10 % des départements les plus dotés ont une densité au moins 3 fois supérieure que les 10 % de départements les moins dotés. Ce rapport est de 2 pour les sage-femmes et chirurgiens-dentistes, et de 1,7 pour les médecins généralistes."
A l'échelle intercommunale (EPCI**), l'écart est toutefois plus grand (rapport 2.2) pour les généralistes entre le 1er décile (52.1 pour 100 000 habitants) et le 9e décile (114.7 pour 100 000).
*Pour les kinés, cette disposition est entrée en vigueur en 2012, suspendue en 2014 suite à une décision du Conseil d'Etat, avant d'être rétablie en 2018. Pour les infirmières, elle date de 2008. **EPCI : établissements publics de coopération intercommunale
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