Retard de diagnostic : un généraliste suspendu 3 mois, son patient fait appel

24/08/2022 Par Marion Jort
Faits divers / Justice

Considérant que son médecin généraliste n’a pas su détecter son AVC à temps, un patient a décidé de faire appel de la décision de la chambre disciplinaire de l’Ordre des Médecins de Moselle qui a condamné le praticien à trois mois d’interdiction d’exercer.    Âgé de 70 ans, Milan Jovicic, ancien mineur habitant en Moselle, est désormais “prisonnier de son corps”. Victime d’un grave AVC en février 2016, il est aujourd’hui handicapé avec 80 % de perte d’autonomie et des séquelles importantes. Dans une interview accordée au Parisien, le septuagénaire accuse son médecin traitant d’être responsable directement de ses soucis de santé, pointant du doigt plusieurs “négligences”. “L’AVC aurait pu être évité si seulement le médecin m’avait été écouté”, affirme-t-il.  Selon son témoignage, il aurait indiqué à plusieurs reprises à son médecin souffrir de perte d’équilibre et de sensation de vertige. Bien qu’il ait réalisé un scanner, prescrit par son généraliste, les troubles persistent jusqu’à 2016. Il présente régulièrement des fourmillements, une paralysie du bras et une perte de sensibilité dans la partie gauche de son corps. D'après le Parisien, les examens montrent une “obturation progressive des carotides à 90%”. Face à ces nombreux soucis de santé, le médecin l’invite à consulter un ORL. 

Dans un premier bras de fer devant la chambre disciplinaire de l’Ordre, le praticien a été sanctionné de trois mois d’interdiction d’exercice. Dans sa décision finale, l’instance a en effet acté le fait que des lacunes ont “réduit de façon majeure les chances de M. Jovicic d’une prise en charge qui aurait permis avec une très haute probabilité d’éviter la survenue d’un AVC le 14 février 2016”. Mais pour le patient, ce n’est pas suffisant. Aux côtés de sa famille, il assure que le médecin n’a “pas su réagir et adapter les soins en urgence”. Il a donc décidé de faire appel de la décision, espérant une condamnation plus importante.  De son côté, l’avocat du généraliste a plaidé “une chaîne complexe dans les événements” ayant mené à l’AVC, en rappelant que le médecin avait envoyé son patient consulter un spécialiste.  [avec le Parisien]

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