Crise des urgences : nouvelle journée de mobilisation pour les soignants
Infirmières, internes, urgentistes, syndicats … Ensemble, ils se lèvent pour une hausse des salaires et une augmentation des effectifs grâce au recrutement. Fatigués par la crise sanitaire, déçus par le Ségur de la Santé, neufs syndicats (dont CGT, SUD, CFE-CGC) et les collectifs inter-hôpitaux et inter-urgences, se mobilisent aujourd’hui. Des syndicats ont dénoncé dans un communiqué des conditions de travail “extrêmement dégradées" entraînant “une perte de chance réelle pour les personnes nécessitant des soins". A Strasbourg, "aucun service n’est épargné, l’hôpital public est en train de mourir par manque de moyen”, a assuré le responsable local de la CGT, PIerre Wach. Des mobilisations sont enregistrées aujourd’hui dans plus de cinquante villes comme Paris, Grenoble, Bordeaux, Marseille, Nantes et Toulouse. Mais aussi, devant les hôpitaux d’Aurillac, Epernay ou encore Cherbourg. Pourtant, à l’approche des élections législatives, c’est la mission “flash” qui est lancée depuis aujourd’hui. Elle est commandée par Emmanuel Macron. L’opération doit évaluer les difficultés rencontrées par les services d’urgences. Mais, cette première journée d’action ne dissuade pas pour autant le personnel soignant de se mobiliser. D'après un décompte de l’association Samu-Urgences de France, au moins 120 services ont dû limiter leur activité ou s’y préparer. Le Pr François Braun, président de l’association, devra rendre les conclusions de la “mission flash” à Emmanuel Macron d’ici fin juin. L’idée sera “de regarder service d’urgence par service d’urgence et Samu par Samu, territoire par territoire, où il y a des besoins”, a expliqué le chef de l’Etat vendredi. Des décisions seront prises en conséquence en juillet. Certains ne sont pas convaincus par cette opération, comme Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT : “Le temps des enquêtes est dépassé“. Ce qu’il veut ce sont des “négociations urgentes sur l’organisation du travail”. le Dr Christophe Prudhomme, urgentiste et syndicaliste CGT-santé, estime aussi que cette mission n’est qu’un stratagème pour gagner du temps. Le système de santé est déjà “en situation de catastrophe”. Cette action n’est mise en place, selon lui, que pour “repousser les décisions après les législatives”. Elles auront lieu les 12 et 19 juin. “Cette mission flash, c’est un peu une insulte pour nous”, a assuré jeudi, Pierre Schwob-Tellier, membre du collectif Inter-Urgences. “On s’attend à un mois de juillet particulièrement difficile et un mois d’août horrible.” Parce qu’avec l’été, souvent synonyme de pénurie de soignants, l’effectif diminue davantage. Pelloux veut "lancer un mouvement de grève aux urgences avant l'été" Mais ce n’est pas tout, le choix de François Braun, chef des urgences du CHR de Metz et référent santé du candidat Macron, est aussi discuté. Parmi ces pistes envoyées à la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, il veut obliger les patients nécessitant des soins en urgence à appeler le 15. Le Samu aura alors pour mission de filtrer l’accès aux urgences. Pour le Dr Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), ce scénario est “injouable”. Il pense que cela va faire exploser le nombre d’appels vers les services du Samu. Des services qui sont “déjà débordés” selon lui. Patrick Pelloux veut également “lancer un mouvement de grève aux urgences avant l’été”. [avec AFP]
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