Crise des urgences : Brigitte Bourguignon annonce une concertation avec les soignants pour "faire face à l'été"
120 services d’urgences ont été forcés de limiter leur activité faute de bras. Une situation alarmante mise en évidence par ces chiffres de l'association Samu-Urgences de France, et qui laisse craindre un été catastrophique. La moitié de ces services ont même dû fermer leur porte, au moins de manière partielle. C’est le cas notamment à Bordeaux où l’accès aux urgences est désormais réservé aux cas les plus graves la nuit ; mais aussi à Dreux où les urgences n’assurent plus que "la prise en charge les urgences vitales et fonctionnelles non différables". A peine nommée ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon est interpellée de toute part sur cette crise historique qui se profile. Sur RTL, ce mercredi matin, celle qui succède à Olivier Véran a dit vouloir éviter de parler de "naufrage" ou de "catastrophe", des termes qu’elle juge "très anxiogènes". Elle a toutefois assuré "ne pas nier la crise", déplorant "une pénurie globale de personnels, pas seulement de médecins" sur l’ensemble du territoire. "Nous sortons d’une crise qui a affecté ces soignants, applaudis pendant des mois et qui sont maintenant très fatigués", a-t-elle reconnu. Brigitte Bourguignon a détaillé sa "méthode" pour relever le navire, sans en préciser néanmoins les solutions. "Ma méthode sera celle de la concertation", a-t-elle déclaré, car "les situations ne sont pas toutes les mêmes partout". "Je vais construire les solutions avec les gens qui sont sur le terrain. Je vais les rencontrer, j’ai quinze jours devant moi pour le faire." Des rencontres déjà planifiées dans l’agenda de la ministre. "Je veux les écouter, parce que des chiffres à l’emporte-pièce, ça ne veut rien dire", a-t-elle souligné Assurant que la santé est le chantier prioritaire du Président Macron, la ministre de la Santé a d’ores et déjà indiqué que des mesures "pour faire face à l’été" allaient être prises prochainement. Face aux demandes de précision du journaliste, Brigitte Bourguignon a déclaré : "Si vous attendiez de moi que je règle en 48 heures le problème des urgences, ce serait fait depuis longtemps par mes collègues." Cette dernière a déploré "un manque d’anticipation depuis des années sur la démographie médicale". L'ancienne ministre déléguée chargée de l'Autonomie a cependant défendu les investissements faits par le Gouvernement dans l’hôpital et les salaires des soignants, mais "ce n’est pas suffisant parce que la crise est plus profonde que cela", a-t-elle reconnu.
Crise #Hôpital : "Concertation" avec les soignants, avant des mesures "pour faire face à l'été", annonce @BrigBourguignon dans #RTLMatin pic.twitter.com/i1oMiFfgRM
— RTL France (@RTLFrance) May 25, 2022
"L’obligation vaccinale demeurera le temps nécessaire" Alors que des personnalités politiques et du monde médical plaident pour la réintégration des soignants suspendus car ayant refusé de se vacciner contre le Covid-19, la ministre s’est montrée ferme : l’obligation vaccinale "demeure et demeurera le temps nécessaire". L’épidémie "n’est pas derrière nous", a-t-elle en effet avancé. "Ce n’est pas comme ça qu’on réglera le problème" des urgences. "Aujourd'hui, ce que les Français ne peuvent plus comprendre, c'est qu'ils ne peuvent pas avoir accès" à des soins, a conclu la ministre de la Santé. "Il n'y a pas que les seules urgences et les hôpitaux, il y a aussi l'offre de santé sur les territoires." [avec RTL]
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