Crise au CHU de Bordeaux : l’accès aux urgences sera réservé aux cas les plus graves la nuit
Un nombre de passages en constante augmentation (121.000 en 2021 contre 81.000 en 2019), des lits d’aval fermés faute de personnels, une pénurie d’urgentistes devenue critique depuis l’été 2021 (40% de postes vacants)… Autant de raisons qui ont poussé la direction du CHU de Bordeaux et l’ARS Nouvelle Aquitaine à restreindre l’accès nocturne au service des urgences de l’hôpital Pellegrin, à compter de mercredi soir et pour une durée indéterminée.
Concrètement, de 20 heures à 8 heures du matin, seuls pourront accéder au SAU les patients orientés au préalable par le 15. Des agents de la protection civile et de sécurité seront postés à l’entrée du service pour renvoyer les patients qui se présenteraient d’eux-mêmes ou laisser passer ceux qui relèveraient d’une véritable urgence. Un poste médical a par ailleurs été installé pour accueillir prochainement les permanences de médecins généralistes volontaires pour traiter les petites urgences.
En se déchargeant des cas les moins graves vers les urgences de l’hôpital Saint-André, au centre-ville, les urgences privées, SOS médecins et les généralistes libéraux, l’hôpital Pellegrin espère "faire baisser de 30 personnes le nombre de patients par jour", précise à Sud Ouest le Pr Nicolas Grenier, président de la CME. "Ce qui va permettre d’alléger la charge de travail des médecins, qui est beaucoup trop lourde aujourd’hui. Il faut laisser les urgences aux urgences", plaide-t-il.
Face au sous-effectif, le service avait déjà été contraint de réduire la voilure en fermant 8 des 20 box aux urgences, précise le chef de service, le Pr Philippe Revel. En février dernier, en pleine cinquième vague de Covid, des tentes avaient été dressées dans le hall pour faire face à un afflux exceptionnel de patients.
Mais pas question aujourd’hui de parler de "fermeture" nocturne du service, comme ailleurs sur le territoire national. "On ne ferme pas, on régule et uniquement aux urgences de Pellegrin, qui sont les plus sollicitées car les plus pointues de la région", explique Yann Bubien, le directeur général du CHU. Les urgences pédiatriques restent accessibles.
[avec Sud Ouest]
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