Obligation de garde, médecins salariés dans les déserts, AME et ARS aux oubliettes : le programme santé d’Eric Zemmour
« Depuis des décennies, tous les gouvernements successifs ont laissé se créer des déserts médicaux au détriment de la santé d’un trop grand nombre de Français, accuse Eric Zemmour dans son programme. Jamais je n’accepterai que des habitants de la ruralité n’aient pas le même accès aux soins que les habitants des villes. » Face aux déserts, le candidat de Reconquête! propose un plan d’attaque mêlant mesures de court terme et de moyen terme. La première mesure d’urgence consiste à recruter 1.000 médecins salariés, rémunérés 10.000 euros mensuels pour 35 heures, qui seront envoyés dans les territoires sous-dotées. Opposé à la restriction de la liberté d’installation, le candidat d’extrême-droite opte pour l’incitation, en proposant de rémunérer 10 à 15 euros de plus les consultations des médecins installés dans les zones désertifiées. En revanche, il plaide pour un rétablissement de l’obligation de permanence des soins, avec une rémunération mixte : un forfait par demi-journée d’astreinte et des actes majorés de 30 euros. Il souhaite par ailleurs « des services hospitaliers de proximité dans les déserts », citant des services de maternité, de chimiothérapie, des centres de chirurgie-dentaire, des unités de soins palliatifs ou encore des « centres de prévention et d’urgences », avec « soit un médecin, soit un interne ». Il affirme enfin son intention de supprimer « dans les faits » le numérus clausus, en doublant d’ici la fin de son quinquennat les capacités de formation des médecins. Sans toutefois préciser comment. Pour l’hôpital, « qui est mis à rude épreuve depuis trop longtemps », l’ex-chroniqueur affiche sa volonté d’embaucher 40.000 personnes, dont 30.000 paramédicaux et 8.000 médecins. Il promet de revaloriser de 12% les salaires des infirmières et des aides-soignantes et annonce « un vaste plan d’investissement ». Il veut par ailleurs « redonner aux soignants un pouvoir de décision dans les conseils d’administration des hôpitaux », citant le CH de Valenciennes en exemple. Les ARS, « organismes purement comptables et technocratiques », seront supprimées et leurs pouvoirs transférés aux préfets. Eric Zemmour veut par ailleurs juguler les effets pervers de la T2A en réintroduisant une dose de dotation globale dans le financement des hôpitaux. Fermer les portes aux Padhue Le candidat d’extrême-droite veut supprimer l’aide médicale d’Etat, qui coûte 1.1 milliard d’euros à la France chaque année, pointe-t-il. Les étrangers non régularisés ne seraient plus pris en charge que pour les urgences vitales. Il milite par ailleurs pour la suppression de l’épreuve de vérification des connaissances (EVC) qui permet aux praticiens à diplôme hors Union européenne (Padhue) de pouvoir exercer en France. Dans un débat télévisé, Eric Zemmour avait en effet déploré que plus d’un millier de médecins algériens aient été admis cette année alors que « depuis 30 ans on a empêché des jeunes Français de faire médecine pour un quart de point ». Il ambitionne en outre de « restaurer la souveraineté française en matière de production de certains médicaments essentiels », en « rapatriant la production » et en « développant la recherche sur notre territoire ». Autres mesures notables : réformer le parcours de soins en offrant davantage de liberté aux patients dans le choix de leur spécialiste et garantir la liberté de prescription des médecins. Enfin, le représentant de Reconquête veut « abolir définitivement le pass vaccinal » et se montre favorable, à l’instar de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan, à la réintégration des soignants qui ont été suspendus faute de s’être vaccinés contre le Covid.
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