"La situation de l’hôpital public et de tous les établissements médico-sociaux est dans toutes les têtes depuis la crise. Mais elle s’est construite bien avant, avec les politiques d’austérité [mises en place] ces dernières années", a dénoncé le candidat communiste jeudi 17 mars lors du Grand Oral organisé par la Fédération hospitalière de France (FHF). S’il est élu Président de la République, Fabien Roussel entend ainsi mettre en place un vaste plan de développement de l’hôpital public avec une mesure phare : l’ouverture de 100.000 emplois. "Tous les contractuels seront titularisés", écrit-il dans son programme. Suppression de la T2A Le candidat entend par ailleurs améliorer les conditions de travail des personnels hospitaliers et mise notamment sur des instances représentatives "dotées d’un pouvoir de décision". Le secrétaire national du PCF veut également remplacer le financement à l’activité (T2A) par un budget de fonctionnement qui "couvrira l’ensemble des charges et obligations des établissements sur la base de l’obligation de moyens et non de résultats". La dette hospitalière fera l’objet d’une reprise. Les frais liés à l’épidémie de Covid seront également remboursés. Et "les privatisations des hôpitaux publics seront arrêtées.
Il plaide également pour "un moratoire sur la fermeture de tous les services, établissements et maternités". "Il faut revoir les besoins de formation et prévoir des modalités de promotion professionnelle par VAE [validation des acquis de l'expérience]", a-t-il également fait valoir lors du Grand Oral. Fabien Roussel souhaite également développer les hôpitaux de proximité et permettre à tous les Français de bénéficier, dans chaque bassin de vie, d’un établissement de santé à moins de trente minutes. Enfin, il entend remplacer les agences régionales de santé par des "services régionaux démocratiques de l’État", qui seraient "composés de trois collèges" (usagers, soignants et élus). Ces services seront tâchés d’exprimer les besoins des territoires, d’y répondre, et d’"exercer un contrôle démocratique des réponses apportées aux besoins exprimés". Une arrivée = un départ dans les zones denses Sujet de préoccupation des Français, les déserts médicaux font également partie de son programme. Pour garantir un accès aux soins à tous, Fabien Roussel souhaite instaurer un conventionnement sélectif à l’installation. Dans les zones denses, un médecin ne pourra s’installer qu’à condition qu’un autre parte à la retraite. Les centres de santé seront par ailleurs "massivement développés". Ce dernier juge que "les maisons de santé coûtent une blinde aux communes et aux dépenses publiques".
S’il est élu Président, "les franchises médicales et les participations forfaitaires seront supprimées" et les dépassements d’honoraires disparaîtront au profit d’un "secteur conventionnel unique" qui sera "négocié". Le tiers payant, lui, sera généralisé. Autre mesure emblématique : la hausse des places dans les facultés de médecine. Le candidat communiste veut passer de 8.000 à 12.000 places ouvertes chaque année. Et "les quotas officiels ou officieux pour les formations initiales, médicales comme paramédicales, seront supprimés". Prise en charge des soins à 100% Le candidat communiste – ancien journaliste – veut permettre une prise en charge des soins à 100%. Ceci sera permis par "une démocratie sociale" et "une réforme de progrès du financement", explique-t-il dans son programme, qui avance la "reconquête de la Sécurité sociale, sur la base de ses principes fondateurs de solidarité et d’universalité des droits". Sur l’autonomie des personnes âgées, Fabien Roussel affiche son intention de créer 300.000 postes en Ehpad sur trois ans et 100.000 aides à domicile. Ce dernier propose de créer un ministère dédié au Grand âge, et de chasser "le privé lucratif" du secteur. "Les Ehpad dépendant des groupes privés seront placés sous tutelle", précise-t-il. Il appelle par ailleurs à une revalorisation des salaires des personnels de ces établissements. "Un ratio d’encadrement sera mis en place : un soignant pour un résident." Lutter contre une médecine "centrée sur les hommes" Parmi les autres mesures avancées par le candidat, on peut noter : faire de la levée des brevets sur les vaccins contre le Covid une priorité, créer un pôle public du médicament permettant de "détacher les médicaments de la sphère financière", inscrire dans la Constitution le droit à l’IVG, ou encore proposer une loi-cadre en faveur de la psychiatrie. Le candidat communiste entend aussi lutter contre une médecine "centrée sur les hommes" à travers un plan pour "la formation médico-sociale des professionnels de santé sur les maladies et symptômes spécifiques des femmes".
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