
Face à la crise de la psychiatrie, ils proposent de rétablir le diplôme d'infirmière spécialisée
Le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre, et Clément Nallier, cadre supérieur de santé en psychiatrie, proposent, dans une tribune publiée dans Libération, de rétablir le diplôme d'Etat d'infirmières spécialisées en soins psychiatriques, qui avait été supprimé en 1992.

Alors que le secteur de la psychiatrie est en crise, "la formation et l'activité des infirmières et infirmiers" apparaissent "essentiel[les]", soutiennent le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre et chef de service au GHU Henri-Mondor (AP-PH) à Créteil et Clément Nallier, cadre supérieur de santé en psychiatrie, dans une tribune publiée dans Libération. "Ce métier est crucial en psychiatrie, au sein de l'hôpital, comme en ambulatoire", insistent les deux signataires, pour qui l'actuel statut des infirmières exerçant en psychiatrie ne "paraît plus à la hauteur des enjeux de ce siècle".
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Michael Finaud
Non
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En 1992, un décret a mis fin au cursus spécifique de formation des infirmières en psychiatrie, qui existait depuis 25 ans ; une mesure "pertinente" à l'époque, soulignent le psychiatre et le cadre de santé. Mais désormais, "force est de constater dans nos services que le savoir-faire et même l'expertise que détenaient les 'ancien[ne]s' infirmièr[e]s psychiatriques font cruellement défaut, même s'il reste de nombreux professionnels très impliqués et acquérant des compétences par l'expérience".
Pas de missions élargies ni délégations de tâches médicales
Pour les deux auteurs de la tribune, il est donc "indispensable de créer une filière de spécialisation en soins psychiatriques" pour les infirmières diplômées d'Etat, à l'image de celles existantes pour les activités d'anesthésie ou de bloc opératoire. "Il s'agirait d'une année supplémentaire théorique et pratique, permettant d'accéder à un grade statutaire faisant l'objet d'une valorisation salariale", détaillent Antoine Pelissolo et Clément Nallier, précisant que les services de psychiatrie resteraient ouverts aux infirmières en soins généraux.
De plus, ce nouveau diplôme ne serait "en rien un doublon avec la formation" d'IPA en psychiatrie et santé mentale, assurent les deux signataires. "Les IPA ont des missions et des responsabilités élargies", alors que ces infirmières spécialisées en soins psychiatriques "auraient des compétences approfondies" dans ce domaine sans "missions élargies" ou "délégations de tâches médicales", insistent-ils.
[avec Libération]
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