Il avait agressé une patiente dans son cabinet : un an de prison avec sursis pour un généraliste

21/03/2022 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice

Un médecin de famille vient d’être condamné à un an de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice. Il était poursuivi pour "agression sexuelle" sur une patiente. Devant les juges, il a plaidé l’aveuglement, affirmant avoir tissé une "forme d’amitié" avec la trentenaire.   Un an de prison avec sursis. C’est la peine qui a été prononcée contre un médecin généraliste niçois de 57 ans pour agression sexuelle sur une patiente, âgée d’une trentaine d’années au moment des faits. La jeune femme connaissait bien le praticien. Ce dernier la suivait depuis qu’elle était adolescente. Avant les faits, elle se rendait fréquemment au cabinet pour soigner ses "migraines invalidantes".   Enceinte, elle s’était fait prescrire de la morphine par un autre médecin. L’accusé avait par la suite augmenté les doses, jusqu’à atteindre 400mg par jour, rapporte le quotidien Nice-Matin. "J’étais devenue complètement droguée, j’avais besoin de ma dose", a expliqué la jeune femme face au tribunal. Au point que l’enfant qu’elle portait avait dû être sevré à la naissance. L’agression sexuelle a eu lieu trois mois après son accouchement, en septembre 2014. La victime se rend de nouveau chez le praticien. A ce moment-là, elle n’est pas lucide à cause de la morphine, explique-t-elle huit ans après. "Il a plongé sa tête dans ma poitrine et l’a embrassée, puis a mis la main dans mon pantalon, entre mes fesses, le plus loin possible. Il m’a alors basculée sur la table." Alors qu’elle tente de le repousser, ce dernier parvient à la coincer derrière son bureau. La trentenaire réussit toutefois à s’échapper. Sous le choc, elle ne porte pas plainte de suite, expliquant qu’elle avait toujours eu "confiance en lui". Elle le fera six ans après les faits. Selon Nice-Matin, c’est un enregistrement audio de la victime qui aurait "crédibilisé son témoignage" auprès de la justice. Face aux juges, le généraliste a tenté de se défendre. "Je n’étais plus lucide, j’étais aveuglé, charmé", a-t-il déclaré. "Il y avait une forme d’amitié", a-t-il par ailleurs ajouté.

"On ne parle pas d’amitié quand on embrasse la poitrine d’une patiente dans son propre cabinet médical", a rétorqué la procureure de la République, Meggie Choutia. "Ce qu’il décrit comme un égarement est une infraction pénale grave, du fait du contexte. […] Au moment où il dit éprouver ces sentiments, il aurait pu l’orienter vers un autre praticien. Il ne l’a pas fait sciemment", a déclaré la procureure, qui a requis deux ans de prison avec sursis et une interdiction d’exercice en libéral – le praticien étant également expert auprès des assurances. L’avocat du médecin, Me Jean-Pascal Padovani, a fustigé une "chasse aux sorcières", et estimé la peine requise trop élevée. Il a par ailleurs assuré que son client n’avait pas prescrit de la morphine en vue de parvenir à ses fins. L’homme a finalement écopé d’un an de prison avec sursis et 4.000 euros au titre du préjudice moral. Il n’a pas été interdit d’exercer. [avec Nice-Matin]

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