Vaccins, dépistage, renouvellements… Le "rôle central" des pharmaciens consacré dans la nouvelle convention
Acteur de premier plan durant la crise du Covid, le pharmacien d'officine voit son "rôle central" en matière de vaccination et de dépistage pérennisé dans la nouvelle convention signée hier entre les syndicats représentatifs que sont l'Uspo et la FSPF et l'Union nationale des caisses d'Assurance maladie (Unocam). La nouvelle convention permet ainsi aux pharmaciens de réaliser, et le cas échéant de prescrire, "l'ensemble des vaccinations de l'adulte", relève le communiqué diffusé le 9 mars par la Cnam. Jusqu'ici, seules la vaccination antigrippale et la vaccination contre le Covid étaient possibles en officine. Cet acte sera rémunéré 7.5 euros lorsque le patient détient une ordonnance et 9.6 euros lorsqu'il n'en a pas. Par ailleurs, la convention encadre la participation du pharmacien au dépistage du cancer colorectal (5 euros par kit remis). Le pharmacien sera rémunéré pour la réalisation de trod des angines à streptocoque du groupe A et la remise de bandelette urinaire en cas de suspicion de cystite aigue chez la femme. Pour ces deux pathologies, deux circuits sont définis : si le patient se présente directement à l'officine et que le résultat du test s'avère positif, il sera dirigé vers le médecin ; dans l'autre cas, le patient se présente en pharmacie après sa consultation médicale, muni d'une ordonnance "conditionnelle" prévoyant une prescription d'antibiotiques en cas de test positif. La rémunération varie en fonction du résultat du test. "Ce rôle accru en matière de prévention pourra par ailleurs être conforté au cours de la convention par le développement de nouvelles missions, les partenaires conventionnels s’accordant sur la nécessité d’étudier le rôle d’accompagnement que le pharmacien pourrait jouer dans la détection de certaines pathologies comme les maladies métaboliques", précise le communiqué. Pharmacien "correspondant" dans les déserts La convention introduit en outre un "nouvel accompagnement" de "courte durée, visant à passer des messages clés à une population cible". Le premier dispositif visera à sensibiliser les femmes enceintes sur la prise de médicaments pendant la grossesse; cet "entretien" sera rémunéré 5 euros par l'Assurance maladie. Des dispositifs similaires sont prévus en direction des patients diabétiques ou encore des patients suivant un traitement par opioïde. Le statut de pharmacien "correspondant", mis en place par la loi de santé de 2019, se concrétise. Dans les zones médicalement sous-denses, ce dernier pourra renouveler des traitements chroniques et ajuster les posologies des patients qui l'ont déclaré comme tel. Des missions qui seront rémunérées à la capitation dans la limite de 500 euros par an. La convention créée une Rosp centrée sur le bon usage des produits de santé, fixant des objectifs sur la délivrance des génériques mais aussi en matière de la lutte contre la fraude avec une action de vérification de "l'authenticité des prescriptions de médicaments onéreux". Comme pour l'avenant 9 de la convention médicale, une rémunération sur objectifs est également mise en place afin de développer le numérique en santé : alimentation du DMP, recours aux logiciels de dispensation certifiés, utilisation de la messagerie sécurisée de Mon Espace santé, e-prescription, application carte vitale. Enfin, la convention "intègre pour la première fois la prise en compte des enjeux environnementaux dans l'activité des pharmaciens, axe que l'Assurance maladie souhaite désormais développer avec l'ensemble des professionnels". Le texte rémunère notamment l'acte de dispensation de médicaments (antibiotiques) à l'unité. A noter que la préparation de cette nouvelle convention, chiffrée à 130 millions d'euros pour l'assurance maladie obligatoire et les complémentaires, s'est appuyée sur une "consultation inédite" de la profession, à travers un "site participatif" créé pour l'occasion qui a cumulé quelque 20 000 visites. Dans un communiqué, l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo) s'est félicitée de voir le "rôle majeur d'acteur de santé publique du pharmacien" "reconnu, priorisé et valorisé".
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