Une tribune pour dénoncer "la mise en pâture" des personnes engagées contre la désinformation scientifique
“Un tournant dans cette escalade de menaces et de violence avec incitation à commettre des crimes.” C’est en ces termes que des professionnels de santé et des scientifiques impliqués dans la lutte contre la désinformation scientifique ont réagi, dans une tribune publiée sur L’Express, à un article de France Soir les visant nommément.
L'Express publie la tribune d'un collectif de professionnels de santé et de scientifiques qui dénonce les menaces proférées par #FranceSoir ainsi que le harcèlement des porteurs de la parole scientifiquehttps://t.co/Ya7KimO4cF
— L'Express (@LEXPRESS) August 31, 2021
Le 22 août dernier, France Soir avait publié sur son site un texte intitulé “Covid-19 (diagnostic, traitements, vaccin) : panorama d’une escroquerie”, signé sous pseudonyme. Celui-ci entendait dénoncer le “lavage de cerveau distillé par les médias propagandistes ‘mainstream’, financés par les milliardaires asservis au pouvoir, imposant une propagande inique”. L’article visait des personnes physiques et morales comme par exemple le collectif FakeMed, les docteurs en médecine Karine Lacombe et Jérôme Marty ou encore le docteur en biologie moléculaire Alexander Samuel.
Pour les personnes ciblées, signataires de la tribune, ce texte “pourrait n’être qu’un énième article déversant insultes, désinformations et rhétorique complotiste [...] Mais les limites du tolérable ont été franchies avec la conclusion”. Celle-ci, dans la première version publiée, était : “Un procès devra se tenir. La Veuve s’impatiente.” La Veuve faisant “sans aucune ambiguïté” référence, soulignent les signataires, “à...
l’un des surnoms donnés à la potence, puis, durant la Révolution française, à la guillotine”.
“Cet article se termine donc par une incitation à la haine, un appel aux condamnations à mort, soit des menaces de mort explicites visant nommément chacun d’entre nous.” Si la conclusion du texte de France Soir a été modifiée par deux fois, écrivent les auteurs de la tribune, cela reste une “mise en pâture”, un “appel à la haine” et des “promesses de mises à mort des personnes, jugées et condamnées dans cet article”.
Les professionnels de santé et scientifiques signataires se disent “individuellement et collectivement inquiets de ces menaces et du risque réel de passage à l’acte de personnes radicalisées, d’autant que nombre d’entre nous [...] ont subi et continuent de subir des menaces de mort et agressions physiques depuis le début de la crise”. Ils font également part de leur incompréhension concernant “l’inaction des pouvoirs publics”.
Un appel aux autorités à "prendre leurs responsabilités"
S’ils ont pris la plume, c’est donc pour “dénoncer la production de France Soir, Xavier Azalbert [directeur de la publication, NDLR] et tous ceux qui les relaient, nous exposant outre à la désinformation, au danger, à la haine et à la violence, attisant également ces sentiments dans la population”. Ils appellent “solennellement les autorités à prendre leurs responsabilités pour stopper sans plus attendre les fauteurs de troubles dans leur entreprise de destruction”.
Les signataires de la tribune se réservent la possibilité de mener “toute action, y compris en justice, individuellement et collectivement”. Ils tiendront une conférence de presse à ce sujet le 7 septembre.
[Avec L’Express]
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