Les faits remontent au vendredi 2 juillet. Alors qu’elle se rendait au domicile de l’un de ses patients dans la commune de Mauvezin (Gers), une infirmière âgée d’une trentaine d’années est agressée sexuellement par ce dernier, âgé de 65 ans. “Il ne s’agit pas seulement d’une tentative de viol. Il y a eu séquestration et tentative de meurtre. Il a prémédité son acte car tout était prêt. Je ne serais jamais ressortie vivante si je n'avais pas eu la bonne réaction. Il ne me laissait pas partir”, témoigne-t-elle dans la Dépêche du midi.
Alors qu’elle débutait les soins, le sexagénaire l’aurait d’abord enfermée à clé, puis attrapée à la gorge avec son bras. “Il m’a étranglée, il a vidé une bombe lacrymogène sur moi”, affirme la jeune femme. Tandis qu’elle se débat pour s'enfuir, le patient tombe sur du verre et se blesse. “Ça l’a un peu sonné, je suis allée à la porte mais je n’ai pas eu le temps d’ouvrir tous les verrous. J’ai couru à la fenêtre et appelé à l’aide. J’ai voulu sauter, il m’a agrippée par derrière." Paniquée, l’infirmière lui demande d’arrêter et promet de faire tout ce qu’il veut. C’est à ce moment que l’homme tente de la violer. “Il m’a touchée. Le fait de prétendre que j’étais d’accord, ça l'a déstabilisé. Il n’arrivait pas à avoir d'érection. Ça m’a sauvée, j’ai gagné du temps”, assure-t-elle, racontant que des préservatifs étaient préparés sur le lit, ainsi que des colliers de serrage.
L’homme lui permet d’aller se rincer les yeux. Apercevant des photos d’un garçonnet, elle décide de jouer la carte “psychologique” : “Je lui ai demandé ce que son petit-fils penserait s'il le voyait faire cela. Ça l’a touchée, je crois.” Elle profite de cet instant pour le supplier de la laisser partir. Puis, elle promet de l’aider et de revenir lui faire des pansements pour ses plaies à la tête, tout en reculant doucement en direction de la porte. “Vu la configuration de l'appartement, il ne voyait qu’une partie de mon corps, j’ai ouvert le verrou sans faire de bruit.” Mais, alors qu’il réalise qu’elle s’enfuit, il la rattrape en courant. “Par chance, j’avais posé mon sac dans le passage. Il s’est pris les pieds dedans. Du coup, il est tombé et m’a lâché”, se souvient-elle. Elle a ensuite couru jusqu’à un chantier et les ouvriers lui sont venus en aide.
L’infirmière est ensuite allée à la gendarmerie afin de porter plainte. Les forces de l’Ordre ont donc décidé de se rendre au domicile du patient pour l’interroger. Mais, à leur arrivée, ils ont découvert le corps sans vie du sexagénaire, pendu. Si la thèse du suicide est privilégiée, une enquête conduite par le parquet d’Auch est en cours.
Selon la jeune femme, cet homme est un “meurtrier”. Elle assure, en effet, avoir découvert qu’un homme portant le même nom que son patient avait été condamné en février 2016 à 17 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa concubine. “Le patient a le même âge, le même tatouage que celui qu’on aperçoit sur les photos de la reconstitution des faits. Il a une sonde gastrique”, cite-t-elle encore. L'identité de cet homme a été confirmée, par la suite, par le procureur de la République d’Auch au journal local.
[avec la Dépêche du midi et Actu]
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