Reprise des négos avec la Cnam : un peu plus pour les spécialistes… un peu moins pour les généralistes

23/06/2021 Par Aveline Marques
Syndicalisme
La parenthèse électorale des URPS étant refermée, la Cnam a relancé ce mercredi 23 juin les négociations autour de l'avenant 9, qu'elle souhaite boucler avant le creux du mois d'août. Pas question pour l'instant d'augmenter l'enveloppe mise sur la table en novembre dernier, ce qui suppose un "rééquilibrage" entre spécialités… aux dépens des généralistes. 

Le ton est donné : "On veut aller vite et fort, être efficaces pour ne pas faire durer le plaisir comme l'Assurance maladie sait le faire", a déclaré le directeur général de la Cnam, Thomas Fatôme, à l'issue d'une première réunion avec les syndicats de médecins libéraux, ce mercredi 23 juin. Suspendues en décembre dernier à l'approche des élections aux URPS, les négociations pour l'avenant 9 ont pu reprendre dans un climat plus serein, avec de nouvelles têtes autour de la table : le syndicat Avenir Spé présidé par le Dr Patrick Gasser, uni au Bloc, et l'UFML du Dr Jérôme Marty, jugé représentatif aussi bien dans le collège des généralistes que dans celui des autres spécialistes, ont rejoint la CSMF, la FMF, le SML et MG France. 

Un calendrier a été fixé : il s'agit de signer au plus tard le 30 juillet. Clause des six mois oblige, il s'agit de permettre une application des décisions prises dès début 2022. Mais aussi de boucler le dossier avant l'automne, période rendue "incertaine" par l'imminence de l'élection présidentielle. 

Par conséquent, l'avenant sera "resserré sur quelques mesures simples et lisibles", avec des objectifs inchangés par rapport à décembre dernier, rappelés par Thomas Fatôme : favoriser l'autonomie des personnes âgées "notamment en revalorisant la visite à domicile", renforcer le recours aux spécialistes en boostant les rémunérations de certaines spécialités cliniques "en perte d'attractivité" ("psychiatrie et pédiatrie pour ne pas les citer"), définir un nouveau cadre pour la télémédecine à l'aune de son usage massif durant la crise sanitaire, inciter à l'utilisation des nouveaux outils numériques en santé (mon espace santé, e-prescription, carte vitale dématérialisée…), améliorer la prise en charge des patients handicapés et des enfants relevant de l'aide sociale à l'enfance et, enfin, "fixer un cadre national sur l'intervention des médecins libéraux dans le cadre des soins non programmés et du SAS" (service d'accès aux soins). 

Rendez-vous est pris pour le 7 juillet prochain. "On ne présentera pas la même copie [qu'en novembre, NDLR], ça n'aurait pas de sens", précise Thomas Fatôme, qui espère "un accord le plus large possible".  

Pour autant, il n'est pas question de gonfler l'enveloppe mise sur table en novembre dernier (549 millions d'euros), déjà "substantielle pour un avenant", prévient le directeur général de la Cnam, qui rappelle qu'il ne s'agit pas (encore) de négocier une nouvelle convention. Il va donc falloir la répartir autrement. La Cnam propose ainsi un "rééquilibrage" entre spécialités : "La copie allait plutôt en direction des généralistes que des spécialistes, constate le directeur général de la Cnam. Le travail que nous faisons, c'est de rééquilibrer un peu en faveur des spécialistes. Tout ça doit être affiné dans les prochaines semaines." 

"C'est hors de question!", tempête le Dr Jacques Battistoni, joint par Egora à l'issue de cette première réunion. "Il ne faut pas perdre de vue que la médecine générale est la première des spécialités cliniques en difficulté aujourd'hui, avec des problèmes démographiques et des problèmes d'attractivité", rappelle le président de MG France. "Comme si on avait fait une faveur aux généralistes en 2016… ", s'indigne le syndicaliste. "Ce mouvement de rééquilibrage en faveur des généralistes ne doit pas s'arrêter", affirme-t-il "avec force". 

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