Alors que la journée nationale des infirmières est célébrée ce jeudi 12 mai, une consultation menée par l’Ordre national des infirmiers fait état d’un triste constat. Souhaitant donner à la profession “des perspectives pour l’avenir”, l’Ordre a en effet questionné les professionnels sur leurs envies pour le futur et leurs sentiments sur leur quotidien.
Or, s’il est déjà question depuis plusieurs mois d’une vague de départs importants des hôpitaux, la crainte qu’elle s’amplifie n’est pas infondée. Plus de 30.000 infirmiers - soit 4% des professionnels en exercice - ont en effet confirmé la lassitude des "héros en blouse blanche". Non seulement 40% disent que "la crise leur a donné envie de changer de métier", mais 51% considèrent que leur métier "ne permet pas de connaître de véritables évolutions et perspectives de carrière". Surtout, la quasi-totalité (90%) jugent que leur profession n'est "pas reconnue à sa juste valeur au sein du système de santé" et 64% estiment qu'elle "est "ingrate".
Les infirmières pensent aussi à la quasi-unanimité (92%) que "la crise sanitaire a démontré qu'il faut revoir (leur) rôle et (leurs) attributions". De même, pour 90% d'entre elles, cela passe à court terme par une révision de leur décret de compétences - inchangé depuis 2004 - avec par exemple davantage de prérogatives en matière de prévention et d'éducation thérapeutique. A plus long terme, elles sont également 92% à souhaiter "devenir acteurs de la coordination, de la gestion du parcours du patient et de son orientation".
Pour le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, ces résultats sont le signe que le Ségur de la santé, malgré ses hausses de salaires, "n'a pas permis jusqu'à présent de dessiner les contours de la profession infirmière de demain, en lui donnant des perspectives pour l'avenir". L'Ordre annonce donc dans un communiqué "le lancement d'une démarche de réflexion collective et de prospective sur l'avenir de la profession à 10 ans", sans plus de détails à ce stade.
[avec AFP]
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