Médecins "alarmistes" versus "rassuristes"

02/04/2021 Par Karen Ramsay
L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Le Concours pluripro") à Global média santé.

Quelles mesures pour freiner la progression de l’épidémie de Covid-19 ? Sur la question, deux clans s’opposent : d’un côté, les « alarmistes », « enfermistes », qui militent pour des dispositifs très stricts, de l’autre, les « rassuristes », partisans de l’ouverture et farouches opposants au reconfinement. Deux camps, deux visions de la gestion de la crise sanitaire, avec des médecins et des scientifiques de tous bords en porte-étendard. Dès les prémices de l’épisode Covid, et plus particulièrement depuis la flambée de l’épidémie ces trois dernières semaines, les médecins hospitaliers et libéraux ont pris position : les uns, pour sonner l’alarme face à la saturation en réanimation ou alors rassurer sur une situation encore gérable, les autres, pour dénoncer le retard pris dans la campagne vaccinale en ville et le manque de doses disponibles. Une parole souvent décomplexée pour dire – à coups de chiffres, de graphiques et de témoignages sur les plateaux télé – la réalité de l’exercice médical, contraint de jongler avec la succession de règles édictées par les pouvoirs publics. Avec le risque, à chaque nouvelle vague épidémique, de prendre l’eau…

"L'enthousiasme collectif est vite freiné par le nombre insuffisant de doses"

Le 31 mars, Emmanuel Macron a opté pour des mesures de « freinage sans enfermement » sur l’ensemble du territoire, faisant fi de ces voix, de plus en plus majoritaires, en faveur du reconfinement, mais aussi de la recommandation de l’Ordre des médecins qui, dans une lettre ouverte, l’exhortait à « faire passer l’impératif sanitaire avant tout autre » car « le virus est en train de gagner ». A-t-il fait les bons choix ? Les prochains jours nous le diront. Pour l’heure, le mot d’ordre du Président étant de « vacciner, vacciner, vacciner », la ville dresse un triste bilan: si 250.000 professionnels de santé sont prêts à « contribuer à ce grand effort national », l’enthousiasme collectif est vite freiné par le nombre insuffisant de doses. On y revient encore et toujours. Un peu comme une (triste) histoire sans fin.

 
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