Vaccins réservés aux pharmaciens : la réponse du ministère aux médecins en colère

09/03/2021 Par Marion Jort
Politique de santé
Face à la bronca des médecins, ulcérés de ne pas pouvoir vacciner la semaine prochaine pour laisser les doses aux pharmaciens, la Direction générale de la Santé a répondu qu’ils pourraient tout de même continuer à protéger leurs patients avec les doses déjà livrées et que l'approvisionnement des professionnels de santé était conditionné par le rythme des livraisons en provenance des labos.

  Deux jours après la diffusion d’un message urgent de la Direction générale de la santé (DGS) informant les médecins libéraux qu’ils ne seraient pas approvisionnés en doses de vaccin la semaine prochaine au profit des pharmaciens, la nouvelle a toujours du mal à passer. Si les communiqués se sont multipliés ces dernières heures pour dénoncer cette situation, voire pour demander la démission de Jérôme Salomon, la DGS a tenu à faire le point, dans un communiqué envoyé lundi 8 mars ainsi que dans un nouvel “urgent” envoyé hier soir.  Depuis le début de la vaccination en ville, les médecins ont, en effet, pu effectuer trois commandes : au total, 550.000 doses ont été livrées la semaine du 22 février, 312.000 la semaine du 4 mars et 765.000 cette semaine. Mais sur toutes ces livraisons, toutes les doses n’ont pas été consommées. D’après le ministère de la Santé, sur les 1,6 million de doses livrées au total, seules 400.000 ont déjà été injectées, laissant donc une marge de 1,2 million de doses encore à disposition des libéraux. “Au rythme actuel des vaccinations, cela devrait leur permettre de protéger un grand nombre de leurs patients dans les quinze prochains jours”, balaie la DGS. Une marge également considérée comme “pas anodine” pour le ministère qui rappelle que le temps d’écouler toutes ces doses, les commandes seront à nouveau ouvertes aux praticiens de villes. "Nous allons rouvrir aux médecins dès la fin de la semaine les réservations de doses pour la semaine du 22 mars", a indiqué Olivier Véran lors d'un déplacement dans la Nièvre ce mardi matin.

Pour permettre “l’ouverture de la couverture vaccinale”, les pharmaciens ont été autorisés par décret à vacciner à partir du 15 mars. Or, “le volume de doses AstraZeneca qui pourra être utilisé sur le terrain la semaine du 15 mars est très limité (280.000 doses en tout), du fait d’une faible livraison cette semaine-là par le laboratoire AstraZeneca”, admet la DGS dans son urgent, qui estime donc que cette livraison ne permet pas d’assurer “un flacon par médecin”. “Pour une semaine donnée, le portail de commande n’a été ouvert qu’aux pharmaciens car eux n’ont pas les doses pour vacciner”, appuie le ministère qui calcule donc qu’aucune injustice existe, puisque 340.000 doses seront réservées pour les pharmaciens contre 1,6 million pour les médecins. En effet, les 67.000 doses de la livraison du 11 mars non commandées par les médecins vont être “fléchées vers les officines se situant dans les départements sous surveillance dès cette semaine, portant à 347 000 doses les vaccins utilisables par les pharmaciens”.  “Dans cette course de vitesse face à la pandémie, chacun a et aura toute sa place”, promet aussi la Direction générale de la Santé. “Il ne s’agit pas du tout de se priver des médecins, il y a des commandes qui vont arriver. Nous avons infiniment besoin de la force des médecins, dans le contexte qui est le nôtre. Nous avons besoin de leur mobilisation. Pour nous, il ne s’agit absolument pas d'envisager les choses autrement que par une forme d’union sacrée.”    

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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