Sans préciser quand se sont déroulés les faits, l’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé mercredi avoir été l’objet d’une cyberattaque. L'agence, basée à Amsterdam, a rapidement ouvert une enquête complète, “en étroite coopération avec la police", a-t-elle déclaré dans un bref communiqué, tout en précisant qu’elle n’était pas en mesure de "fournir de détails supplémentaires alors que l'enquête est en cours".
L'Agence européenne du médicament procède actuellement à l'examen de plusieurs vaccins contre le nouveau coronavirus. Sa décision sur une autorisation conditionnelle du vaccin Pfizer/BioNTech est prévue au plus tard pour le 29 décembre et sur celui de Moderna, d'ici le 12 janvier. Mais, dans la foulée de cette année, le laboratoire Pfizer a annoncé que “des documents liés à la demande d'autorisation du vaccin contre le Covid-19 de Pfizer et BioNTech ont été piratés”. "Il est important de noter que ni le système de BioNTech ni celui de Pfizer n'ont été violés en lien avec cet incident et nous n'avons pas connaissance de données personnelles qui auraient été piratées", a précisé Pfizer dans un communiqué.
"Nous sommes dans l'attente de davantage d'informations sur l'enquête de l'AEM et nous réagirons de la manière appropriée, en accord avec le droit européen. Etant donné les considérations cruciales de santé publique et l'importance de la transparence, nous continuons à fournir des éléments clairs sur tous les aspects du développement du vaccin et du processus de régulation", promet encore le laboratoire.
Cette cyberattaque a eu lieu après une série d'avertissements sur des piratages en lien avec la pandémie de Covid-19. Londres a accusé des hackers basés en Russie et liés au Kremlin d'avoir ciblé en juillet des laboratoires menant des recherches pour des vaccins contre le covid-19. Des cybercriminels ont essayé de s'en prendre à plusieurs entreprises pharmaceutiques développant des vaccins comme Johnson & Johnson, Novavax, AstraZeneca et des laboratoires sud-coréens, selon le Wall Street Journal.
Des laboratoires espagnols ont également indiqué avoir subi des attaques de cybercriminels chinois, avait rapporté en septembre le quotidien El Pais. Par ailleurs, IBM a révélé la semaine dernière qu'une série de cyberattaques avait ciblé la chaîne logistique des vaccins contre le coronavirus. La direction générale de la fiscalité et des douanes, un service de la Commission européenne, a été l'une des cibles de ces attaques. Des entreprises du secteur de l'énergie et de l'informatique basées en Allemagne, en Italie, en République Tchèque, en Corée du Sud et à Taïwan ont aussi été visées, d'après IBM.
[avec AFP]
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