Les députés de l’opposition ont voté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 14 décembre prochain, au lieu de mi-février comme espéré par le Gouvernement. Cette décision a provoqué la colère du ministre de la Santé.
Surprise dans l'hémicycle. Cette nuit, les députés ont débattu sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire… Mais les élus de la majorité étant trop peu nombreux, les oppositions ont fait voter cette prolongation jusqu’au 14 décembre, contre le 16 février comme demandé par le Gouvernement.
Les députés ont invoqué les vacances de Noël comme motif de leur décision. D'autres groupes politiques avaient estimé le mois de février trop lointain. Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Dans la foulée, un second amendement prévoyant qu’une prolongation éventuelle du confinement au-delà du 30 novembre ne puisse se faire qu’après accord du Parlement a été adopté.
Furieux, le ministre de la Santé, rentrant tout juste d’un déplacement dans un service de réanimation du Centre hospitalier Sud Francilien de Corbeil-Essonnes s’est rendu à l’Assemblée nationale. “À l'hôpital de Corbeil-Essonnes, dans le service de réanimation, j'ai rencontré des soignants qui étaient déjà présents lors de la première vague, qui ont tout donné au printemps dernier et qui étaient fiers d'avoir sauvé des vies. Ils m'ont raconté comment ils étaient passés de 40 à près de 80 lits de réanimation et de soins intensifs pour pouvoir sauver le maximum de malades”, a lancé le ministre au pupitre dans le brouhaha de l'hémicycle.
Visiblement très agacé, il poursuit : “Je suis rentré dans deux chambres dans ce service de réanimation. Dans la première chambre, il y avait un jeune homme de 28 ans dans le coma, intubé, ventilé, avec pas loin de dix pousses-seringues pour pouvoir l’alimenter et lui fournir les médicaments nécessaires pour le maintenir en vie. Dans la deuxième chambre il y avait un homme en surpoids âgé de 35 ans”, avant d’être interrompu par des cris dans l’Assemblée.
“C’est ça la réalité dans nos hôpitaux messieurs et mesdames les députés”, a affirmé Olivier Véran. Puis, il s’emporte en criant : “Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici. Elle est là la réalité des hôpitaux. Vous êtes en train de débattre d’un sujet alors que nos soignants se battent pour sauver des vies de cette manière-là dans nos hôpitaux.” A la fin de son discours, les députés marcheurs se sont levés et ont chaudement applaudi le ministre, qui a quitté le pupitre, l’air grave.
"C'est ça la réalité, si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici !", assène @olivierveran en décrivant de jeunes patients actuellement en réanimation.
— LCP (@LCP) November 3, 2020
> Le face à face se durcit entre le gouvernement et Les Républicains#PLF2021 #DirectAN #PJLEUS pic.twitter.com/sUMIDr99F4
[avec le Figaro]
La sélection de la rédaction
Etes-vous favorable à l'instauration d'un service sanitaire obligatoire pour tous les jeunes médecins?
M A G
Non
Mais quelle mentalité de geôlier, que de vouloir imposer toujours plus de contraintes ! Au nom d'une "dette", largement payée, co... Lire plus