Gestion du Covid, médecins dans les médias, Raoult… Le président de l'Ordre remet les pendules à l'heure

23/10/2020 Par Sandy Bonin
Interview exclusive
[GRAND ENTRETIEN] S'il s'était peu exprimé jusqu'ici sur la crise du Covid, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins livre en exclusivité pour Egora une longue analyse de la situation. Il passe en revue l'action du Gouvernement, pointe son manque d'anticipation, mais aussi le dérapage de certains médecins attirés par la lumière médiatique. Du Pr Raoult au Pr Perrone, il rappelle qu'il n'y a pas de "vedettariat" dans la médecine et assure que tous les comportements anti-déontologiques seront sanctionnés.
 

Egora.fr : Comment jugez-vous la réponse du Gouvernement face à l'épidémie de Covid ? Dr Patrick Bouet : Nous avons un double sentiment. Il nous semble que nous n'avons probablement pas tiré assez vite les conclusions de la première vague. Il n'y a pas eu d'évaluation partagée par l'ensemble des acteurs, mais la poursuite d'une gestion au niveau de la Direction générale de la santé (DGS). Cela nous met en situation d'être en recherche permanente de nouvelles options. Le deuxième sentiment est que malgré tout, dans l'ensemble de ces dispositifs, nous voyons que nous allons progressivement vers des mesures de plus en plus restrictives. Le profil épidémique correspond à ce que nous attendions au niveau ordinal, avec les informations qui nous remontaient, c’est-à-dire celui d'une épidémie qui se généralise sur l'ensemble du territoire. Il y a eu un manque de préparation de la deuxième vague dans la période où nous étions dans une relative accalmie, notamment par ce manque de concertation avec les acteurs. Nous avions demandé qu'il y ait des comités de suivi territoriaux et je l'avais rappelé lors de ma rencontre la semaine dernière avec le ministre de la Santé. Il y a désormais une concertation qui va s'organiser. Nous voyons que la DGS a donné des instructions aux ARS pour que justement, sur le plan territorial, l'ensemble des acteurs soient concertés. C'est une avancée par rapport à ce que nous pouvions attendre. Cette épidémie court et se développe très vite. D'autres éléments vont devoir être mis en place de façon urgente.

Lesquels ? Il nous semble aujourd'hui que la vision de ce qui se passe n'est pas totale. Quand on nous dit qu'il faut protéger l'hôpital dans le cadre de la deuxième vague, nous répondons qu'il faut protéger la population. Bien sûr que l'hôpital est un sujet de préoccupation, mais ce qui compte aujourd'hui, c'est la filière de prise en charge. La capacité de bien prioriser les patients, qui devront aller à l'hôpital ou qui devront aller en réanimation, et ceux qui pourront être traités en ambulatoire ou en établissement de soins privés, est essentielle aujourd'hui. Il faut que les ARS, avec les comités d'évaluation qu'elles mettent en place dans les territoires, travaillent à organiser cette filière. Nous allons avoir un grand nombre de malades qui, fort heureusement, ne seront pas tous à hospitaliser en réanimation, et pour qui il va falloir s'organiser. Tout cela doit être formalisé de façon urgente.  

"Ces lits de réanimation sont créés au détriment d'autres services et des prises en charge hors Covid"

  Lors de la première vague, des soignants ont été contraints de sélectionner les patients admissibles en réanimation. Quelle est la position de l'Ordre sur ce sujet ? Cela doit être une décision médicale. Toute décision qui consiste à mettre en route des soins doit répondre à un impératif : ces soins apportent-ils une amélioration dans l'état de santé actuel du patient ? Il ne faut pas répondre à autre chose. C'est un traumatisme pour tout professionnel de santé de s'interroger à un moment sur la pertinence des soins. Mais c'est la seule question qui compte. Nous n'obéirons pas à des consignes administratives. Il faut que ce soit une décision entre professionnels de santé qui évaluent le bien fondé et la pertinence des soins à mettre en œuvre. Cela ne peut pas être un critère d'âge, de sexe, ni aucun autre. Le seul critère est : y a-t-il un bénéfice risque positif à mettre en route un certain nombre de soins. Si ce n'est pas le cas, il faut en parallèle organiser la prise en charge des patients qui doivent recevoir les soins d'accompagnement nécessaires, dans les meilleures conditions possibles. Nous nous battrons contre des orientations ou des mesures d'ordre administratives ou politiques, mais je ne pense pas que cela soit dans l'esprit du Gouvernement aujourd'hui.   Quelle est votre position sur le report de soins liés à l'épidémie de Covid qui aboutissent à des pertes de chance pour les patients ? C'est une de nos grosses inquiétudes aujourd'hui. Nous voyons que nous sommes, à nouveau, en train de courir après le développement de cette épidémie. Les mesures qui se mettent en place sont le développement de plans blancs, généralisés sur l'ensemble des territoires… Nous constatons que nous allons nous retrouver dans la même situation que lors de la première vague, à savoir créer des lits de réanimation ex nihilo. Pour autant, aucun plan précis n'a été mis en place pendant la période d'accalmie. Ces lits de réanimation sont créés au détriment d'autres services et des prises en charge hors Covid. Nous savons aujourd’hui que la première partie de cette épidémie a malheureusement amené des patients à être exclus, temporairement et plus ou moins longtemps, d'une prise en charge pour d'autres pathologies. Cela ne peut pas se reproduire. Il faut prévoir des moyens pour traiter les aggravations pathologiques lourdes du Covid mais aussi garder une capacité à agir pour les autres types de pathologie. Sans cela, nous aurons une double filière de complications, celles du Covid et celle des autres pathologies qui auraient été laissées sur le côté du chemin. Il faut tirer les enseignements de la première vague pour mettre en place le dispositif de prise en charge.

Avec ces mesures vous avez l'impressions que le Gouvernement n'a rien retenu de la première vague… Quand j'entends que nous disons depuis plusieurs semaines que la limite de 5.000 lits n'est pas encore atteinte, que nous sommes qu'à 2.500 lits de réanimation utilisés, je rappelle que tous les professionnels de santé aujourd'hui disent "attention, dans quelques semaines ce chiffre va être largement dépassé". C'est maintenant qu'il faut mettre en œuvre des actions. D'autres pays ont pris des mesures radicales. Ils ont créé ex nihilo des structures de prises en charge dans le cadre de filières de soins pour des patients qui auraient pu être hospitalisés mais qui n'auraient pas besoin de passer en réanimation immédiatement. Il faut agir aujourd'hui. Il en est encore temps. Mais pour cela il faut que tous les compartiments du soin soient à égale mesure d'appui, d'aide, et d'investissement, pour que l'ensemble de la population soit protégé.  

"Ce n'est pas le confinement de population à risque qui nous apportera la solution"

  Avez-vous l'impression que les mesures restrictives proposées par l'exécutif sont suffisantes pour protéger la population de cette deuxième vague qui s'annonce ? Les faits montrent que ces mesures sont appliquées quand elles sont prises, mais qu'il faut dans les jours qui suivent en prendre de nouvelles encore plus restrictives. Chaque fois que le Gouvernement met en œuvre des actions pour limiter la propagation de l'épidémie, l'Ordre des médecins ne peut que l'accompagner. Mais le problème pour nous est de voir que l'on distille par petites touches des mesures de plus en plus restrictives, sans que la population n'ait une vision d'ensemble de ce que le Covid nous fait courir. Il faut donner à la population tous les éléments d'évolutions potentielles des mesures, pour qu'ils aient, ainsi que les professionnels de santé, une vision à moyen et long terme de la façon dont le pays va se mobiliser.   Vous êtes donc en accord avec les propos du Conseil scientifique qui estime qu'il faudrait mieux expliquer aux Français toutes ces mesures de restriction… Nous n'arrêtons pas de le dire depuis le début. Nous ne sommes pas simplement dans des mesures administratives, nous sommes aujourd'hui dans un impact direct sur la vie de chaque personne vivant sur le territoire français.  Elles sont suspendues chaque semaine à l'oracle qui va leur annoncer qu'elles sont les mesures nouvelles qui vont être prises, et cela sans qu'on ait tracé une ligne d'évolution potentielle. L'épidémie va s'aggraver, la population va être encore plus largement touchée et toutes les contaminations des semaines passées vont aboutir à des prises en charge médicale plus ou moins lourdes. Il faut donc que l'on dessine à la population les lignes évolutives des prises en charge et que l'on cesse les effets d'annonce pour être dans un plan qui soit partagé par l'ensemble des acteurs.   Que pensez-vous de la proposition de confiner les personnes âgées et à risque ? Le problème n'est pas de savoir si c'est une bonne idée ou pas, mais dans quel plan général cela se positionne. On a vu dans la première phase épidémique à quel point le confinement systématique a pu avoir un effet délétère sur l'état de santé des personnes âgées. Notre problème n'est pas de confiner les personnes à risque mais de pouvoir mettre en sécurité toute la population française dans des conditions où la contamination soit minimisée au maximum. Nous ne sommes pas les défenseurs d'un confinement généralisé. Mais nous disons avec force qu'il faut que l'ensemble de la population respecte les mesures barrières et que raisonnablement chacun et chacune d'entre nous se pose la question en allant vers quelqu'un d'autre : est-ce que c'est un déplacement indispensable ? N'y-a-t-il pas un autre moyen d'être en contact ? Ce n'est pas le confinement de population à risque qui nous apportera la solution, tant que le virus circulera.  

"Ce qui était prévisible se fait maintenant dans l'urgence"

  Comment jugez-vous la stratégie de dépistage et de traçage mise en place ? Nous avons été très observateurs et très critiques. Nous avions demandé dès le mois de juin la priorisation des tests. Nous voyons le temps qu'il a fallu pour que cela se mette en place. Nous demandons à ce que les protocolisations des tests antigéniques soient bien claires et appliquées par l'ensemble des acteurs. Nous en sommes encore dans le débat à ce niveau-là. Nous avions demandé à ce que la politique de vaccination soit très clairement explicitée et surtout que la France dispose bien des moyens nécessaires pour vacciner le plus grand nombre.  Nous avons le sentiment là aussi que c'est confronté à l'événement que les décisions sont prises alors que nous en appelions à une anticipation. Je reviens sur ce regret de la période estivale dans laquelle ce qui était prévisible se fait maintenant dans l'urgence. Nous aurions pu, tous autour de la table, mieux préparer une situation de prise en charge de cette deuxième période de l'épidémie.   Le Gouvernement est donc responsable selon vous ? Je ne dis pas que c'est le Gouvernement au sens d'une responsabilité qu'on décréterait parce qu'on est président de l'Ordre des médecins. Je dis que le Gouvernement, politiquement, n'a pas à mon sens, pris l'autorité sur l'administration de la crise. Ce qui nous semble aujourd'hui être le point le plus important, c'est que cette crise ne se gère pas que techniquement. Elle doit aussi se gérer avec une autorité politique, de façon à ce que l'ensemble des administrations de la santé et des autres ministères exécutent les injonctions. Il ne doit pas falloir des semaines et des semaines pour obtenir des éléments. C'est quand même un non-sens que nous ayons eu dans la deuxième vague de l'épidémie le même problème que dans la première. Je pense notamment aux restrictions de circulation pour les professionnels de santé à qui l'on a demandé de sortir des attestations comme n'importe qu'elle personne. Le Gouvernement s'est trompé la première fois et il a reproduit la même erreur la seconde fois. Nous avions pourtant résolu le problème avec la simple production de la carte professionnelle. Il a fallu que tous les acteurs se mobilisent la semaine dernière pour que l'on ait un message urgent de la DGS. Il faut que l'autorité politique soit totale sur l'administration de l'ensemble des ministères.  

"Quand on est médecin, on ne s'écoute pas parler et on ne fait pas des médias un tremplin personnel"

  Aujourd'hui les médecins sont omniprésents dans les médias. Certains disent blanc tandis que d'autres disent noir, ce qui entraîne une grande confusion dans l'esprit des Français. L'Ordre ne devrait-il pas encadrer leur parole ? Nous constatons et nous déplorons qu'aujourd'hui, par un effet de médiatisation à outrance, des médecins de notoriété ou d'expertise connue ou inconnue, se soient retrouvés propulsés devant les médias. Ils ont transformé leur sentiment personnel en parole d'expertise. Nous leur disons attention. Lorsque vous affirmez des convictions personnelles qui ne sont pas appuyées par des résultats scientifiques, vous ajoutez de la confusion et vous portez une responsabilité. Nous leur disons que quelle que soit leur notoriété individuelle, s'ils sont en infraction avec la déontologie, ils auront un rendez-vous avec le champ disciplinaire de l'Ordre des médecins. C'est une lourde responsabilité qu'ils prennent lorsqu'ils affirment des choses qui ne sont pas validées scientifiquement. Nous les invitons également à regarder le code de déontologie et ses commentaires qui disent très clairement dans quelles conditions ils peuvent s'exprimer. Le problème est que beaucoup de médias ont voulu raconter leur propre histoire du Covid. Pour ce faire ils ont sollicité beaucoup de professionnels plus ou moins habitués à rencontrer les médias et dont beaucoup sont tombés dans cet espèce de piège et de miroir lumineux qui consiste à s'écouter parler. Non ! Quand on est médecin, on ne s'écoute pas parler. On réfléchit à ce que l'on donne comme information et on ne fait pas des médias un tremplin personnel. On a une responsabilité déontologique, il faut la respecter et l'assumer. Dès lors qu'on s'en écarte, il ne faut pas s'étonner d'être convoqué et d'avoir à s'expliquer déontologiquement de ce qu'on a été amené à dire ou à faire.   Concrètement, ces rendez-vous ont-ils déjà eu lieu ? Oui tout à fait. Il y a déjà des plaintes qui sont pré-établies. J'ai moi-même décidé de proposer un certain nombre de dossiers qui seront examinés par les sessions du Cnom. Les conseils départementaux et le conseil national sont très vigilants sur ces contenus de parole. Notre problème n'est pas de censurer l'expression mais de dire à nos confrères, attention à la responsabilité que vous portez. Lorsque volontairement vous prenez des libertés avec la déontologie, vous aurez à vous en expliquer.   Quelles sont les sanctions encourues ? C'est le problème de la chambre disciplinaire. Je ne vais pas préempter des sanctions. L'Ordre défère des praticiens et les chambres disciplinaires présidées par des magistrats qui ne sont pas médecins, délibèrent et prennent des décisions qui sont des condamnations allant du blâme à la radiation.   Que faire avec les médecins qui sortent du cadre réglementaire quant à leurs prescriptions, notamment pour traiter le Covid ? C'est une réponse de même nature. La réglementation est très claire. La façon dont un médecin peut s'extraire et faire des prescriptions autonomes à partir de médicaments qui ont d'autres utilisations est très clairement établie. Le médecin doit assumer en totalité la responsabilité de ses prescriptions, ses conséquences, les conditions dans lesquelles il les a mises en œuvre, les conditions dans lesquelles il a obtenu l'accord après information du patient et le fait qu'elles ne sont pas ouvertes à un remboursement par l'Assurance maladie. Cela fait beaucoup de principes à respecter pour mettre en œuvre une prescription qui s'éloigne de l'autorisation de mise sur le marché. Nous avons rappelé aux médecins ces règles. Dès lors que certains d'entre eux ont pu être en contravention avec la déontologie, ils ont été convoqués par les conseils départementaux. Il y aura des médecins qui devront rendre compte, sur le plan disciplinaire, de la façon dont ils ont utilisé cette liberté de prescription qui est encadrée.

Quelle est votre position à l'égard du Pr Raoult ? L'Ordre a été saisi à son sujet… L'Ordre des médecins fait pour le Pr Raoult comme pour tous les médecins inscrits au tableau. La notoriété ne change rien à l'analyse déontologique des choses. Le Pr Raoult est actuellement dans un espace dans lequel l'institution ordinale l'a convoqué et va être amenée à prendre un certain nombre de décisions.   Quand ces décisions seront-elles prises ? Ces décisions relèvent de la voie juridique. Je ne veux pas, que par des propos maladroits, cette voie juridique puisse être contestée. Dès lors que le Pr Raoult, comme les autres médecins, aura les informations du conseil départemental et/ou national, nous pourrons le confirmer.  

"Il n'y a pas de messie dans cette affaire"

  Comment analysez-vous cette position du Pr Raoult qui est devenu un dieu vivant pour certains Français ? Je ne l'analyse pas puisque nous sommes dans une situation de procédure. Je dis de façon générale qu'il n'y a pas de messie dans cette affaire. Si nous avions une réponse univoque, nous serions tous derrière. Il ne faut pas aujourd'hui promettre à la population une réponse qui n'est pas stabilisée et satisfaisante. Nous nous battons tous au quotidien pour sauver des vies. C'est cela qui est important et pas de paraître ou d'apparaître. Je ne fais pas de procès personnel, je le dis de façon générale pour tous nos collègues qui s'expriment dans les médias. Ce qui est important n'est pas de vouloir détenir la solution mais de s'intégrer dans la grande famille de la profession pour mettre en œuvre les meilleurs dispositifs de prise en charge la population. Il n'y a pas de vedettariat.   Pourtant de plus en plus de prestigieux médecins dérapent. Je pense aussi au Pr Perrone. A chaque dérapage le mécanisme de convocation ordinale s'enclenche ? A partir du moment où des propos sont d'une grande gravité, qu'ils ont des conséquences très lourdes et qu'ils sont manifestement en contravention avec la déontologie, la responsabilité de l'Ordre est de mettre en œuvre les procédures qui vont permettre à la juridiction disciplinaire de se prononcer. Chaque médecin doit savoir qu'il assume des responsabilités lorsqu'il s'exprime et que cette expression, si elle est libre au sens du citoyen français, elle est contrainte au sens du médecin par le respect de la déontologie.   Vous allez avoir du travail… L'Ordre est là pour cela. L'Ordre est là pour assurer aux professionnels toute la liberté nécessaire pour qu'ils puissent agir. Il est également là pour garantir la sécurité à la population, de manière à ce que tous ensemble, nous luttions le mieux possible contre ce drame sociétal que nous sommes en train de vivre et que nous allons vivre encore des mois et des mois. Nous avons la responsabilité, non pas dans l'effervescence médiatique mais dans un travail de fond, de continuer de guider la profession médicale dans le sens de la bonne application de la déontologie.  

"Je suis admiratif de la façon dont les médecins s'engagent"

  Y a-t-il un dernier message que vous aimeriez faire passer en tant que président de l'Ordre des médecins ? Oui je voudrais faire passer un message de remerciement. Je pense que mes collègues homologues des autres ordres de professions de santé ont le même sentiment. Je suis admiratif pour ma part de la façon dont les médecins s'engagent et luttent au quotidien. Quand je dis le mot médecin, je le dis au sens le plus large, du médecin retraité à l'étudiant en médecine. Je ne parle pas simplement du diplômé en exercice. Je sais que pour eux, l'épreuve qui attend notre société dans les mois qui viennent, va leur demander beaucoup, va être très difficile et très douloureuse. Derrière chaque médecin il y a un homme ou une femme qui a à assumer ses propres contradictions entre son métier, sa vie de famille et l'impact du métier sur sa vie personnelle. Malgré tout, je constate, comme dans toutes les grandes crises, que les médecins sont là. C'est ce qui fait ma fierté.

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