
Une gynécologue jugée pour la mort d'une patiente et de son bébé à deux jours du terme

Le drame s'est produit en 2012. Emeline Perfeito, 24 ans, est à deux jours du terme de sa grossesse lorsqu'elle ressent une "douleur brutale" dans le ventre. Transportée par les pompiers, elle arrive à la maternité de la polyclinique de Navarre, à Pau, le matin du 16 juin. La gynécologue qui la prend en charge pense à un début de travail, le col s'étant ouvert peu après : "Lorsque la patiente est arrivée, nous pensions qu'elle allait accoucher de façon imminente. Elle parlait d'une douleur brutale mais sans signes digestifs associés", a témoigné la praticienne à la barre. "Je n'avais aucun signe d'occlusion", assure-t-elle. "Les signes sont arrivés l'après-midi", se défend la gynécologue, qui n'était alors plus de garde.
Un scanner est demandé à 16h par le médecin qui a pris le relais. A 17h, la gynécologue revient en urgence : le bébé est mort in utero. Emeline Perfeito est transférée aux urgences, où elle décède à son tour le lendemain matin des suites de la septicémie provoquée par l'occlusion intestinale.
Médecins, serez-vous prêts à aller exercer jusqu'à 2 jours par mois dans un désert ?

Michael Finaud
Non
On comprend parfaitement que ce gouvernement et ce Ministre pourtant médecin et ses 8 prédécesseurs détestent la médecine libérale... Lire plus
Une "complication rarissime" que la gynécologue aurait dû malgré tout suspecter étant donné les antécédents de la jeune femme, estiment ses parents : une opération avait fragilisé ses intestins.
Trois expertises ont été ordonnées : la première a mis en cause la praticienne, jugeant le retard de diagnostic fatal, tandis que les deux suivantes l'ont dédouanée, pointant une malformation jamais décelée auparavant. "Je crois que je n'ai rien à me reprocher", s'est défendu le médecin.
"Une erreur ou un retard de diagnostic ne peut prendre la forme d'une faute caractérisée", a estimé le substitut du procureur, qui a plaidé la relaxe. Le verdict sera rendu le 22 octobre.
[avec La République des Pyrénées]
La sélection de la rédaction