Stages, révisions, mobilisation : comment la crise Covid a touché les externes en médecine ?

29/06/2020 Par Marion Jort
L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) vient de sortir une grande enquête pour quantifier et rendre compte de la mobilisation des étudiants en médecine pendant la crise du coronavirus. Impact sur le stage, la santé, les conditions d’exercice et d’intégration… Tous les aspects de leur implication sont passés en revue. 

“Dans cette période difficile, angoissante, il aura fallu compter sur l’abnégation des corps de santé mais aussi des étudiants pour limiter les conséquences directes du pic de la crise”, affirme l’associtation en préambule de sa grande enquête* sur les conditions de stages et d’études pendant la crise du coronavirus de ces derniers mois.  Alors que les études de médecine reposent sur l’alternance des stages à l’hôpital et les cours théoriques, quel a été l’impact de cette période si particulière sur les carabins ? L'Anemf révèle ses résultats à travers plusieurs grandes catégories.    Impact de la crise Covid sur la mobilisation des étudiants et leurs conditions de travail Mobilisés pendant leurs stages, les principales actions d'engagement des carabins pendant la crise, relève l’Anemf, ont été à la régulation au Samu (31%), d’autres types de régulation ou tri (19,60%) et le soutien des familles des patients (8,87%). Dans une moindre mesure, d’autres actions ont été effectuées par les futurs médecins comme les achats de première nécessité, l’appel à des personnes isolées ou encore, la production ou distribution de masques. L'Anemf détaille aussi certaines missions avec une dimension “plus éparse et qualitative” comme la participation à des travaux de recherche clinique ou le soutien des patients Covid (appels réguliers, orientation dans le parcours de soin). 

Pendant la crise, une grande partie d'étudiants hospitaliers ont vu leur stage annulé (47%) et une petite partie...

ont été réaffectés (19%). Parmi tous les étudiants, ce sont les DFASM3 (6e année) qui ont été les plus touchés par ces annulations, ce qui s’explique selon l’Anemf par “l’indulgence des facultés à leur permettre de réviser dans cette période difficile en vue des ECNi”. A l’inverse, ce sont les DFASM1 (4e année) qui ont le moins souffert des perturbations. Enfin, rares ont été les étudiants en médecine qui ont perçu une rémunération pour leur travail. Parmi les étudiants volontaires, seuls 31,7% ont affirmé avoir été rétribués financièrement.    Les conséquences sur la santé des étudiants Comme c’est le cas pour le personnel soignant et les internes en médecine, seul 7% des répondants ont été dépistés. Parmi eux, 1,53% ont été diagnostiqués positifs. Comme le montre le tableau ci-dessous, plus de la moitié (59%) ont estimé avoir une fréquence de remplacement des masques insuffisantes et 37% pour les blouses. Au total, un étudiant sur trois ne s’est pas estimé satisfait par la sécurité des conditions sanitaires.

Au contact quotidien avec les services hospitaliers, 40% des...

étudiants interrogés ont aussi évalué subir une fatigue supplémentaire par rapport à leur rythme habituel.    Conséquences sur les études de médecine  L’ensemble de ces éléments dans cette période particulière a éprouvé les étudiants qui se sont par conséquent déclarés plus stressés qu’à l’habitude à l’approche de leurs examens. L’Anemf explique ce stress par deux facteurs principaux : une source directe due à l’exposition à la maladie, les étudiants en médecine ayant peur d’être contaminés et surtout de contaminer leurs proches, et une source indirecte, due aux conditions d’études dégradées par le confinement.

De plus, pendant la crise, l’accès aux supports de cours a été relativement inégal et un carabin sur quatre considère ne pas avoir eu accès à l’ensemble des supports de cours nécessaires à sa bonne préparation, principalement à cause de la non-mise à disposition des cours par les...

enseignants. Un chiffre d’autant plus inquiétant qu’il croît en fonction des années d'études, comme le montre ce dernier tableau. 

Dans son enquête, l’anemf pointe aussi du doigt la difficulté pour ces derniers de concilier leur mobilisation pendant le stage et leurs révisions puisque 58% des étudiants interrogés étaient assez ou totalement d’accord avec le fait d’y être parvenu.    *Enquête partagée sur les réseaux sociaux auprès des étudiants en médecine de la deuxième à la sixième année entre le 8 mai et le 1er juin 2020.   

En chiffres
-Plus d’1 étudiant sur 2 a subi durant ses heures de travail une fréquence de remplacement de masques insuffisante.
-Moins de 4 étudiants sur 10 effectuant des vacations ont reçu dès le début un contrat de travail.
-Moins de 4 étudiants sur 10 des étudiants réalisant des actions volontaires ont perçu une rétribution.
-Moins de 3 étudiants sur 10 n’ont subi aucune situation de manque, pénurie ou surexposition à la maladie.
-Moins de 6 étudiants sur 10 sont parvenus à concilier leur mobilisation sanitaire avec leurs études et examens.
-Plus de 2 étudiants sur 10 des étudiants n’ont pu avoir accès à l’ensemble de leurs supports de cours en vue de leurs examens.
-Plus d’1 étudiant sur 2 ressent plus de stress à l’approche des examens que les autres années.

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

François Pl

François Pl

Non

Toute "tracasserie administrative" ajoutée ne fera que dissuader de s'installer dans les zones peu desservies (et moins rentables)... Lire plus

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