Hydroxychloroquine : la prescription en pratique courante toujours pas justifiée pour le Gouvernement

11/06/2020 Par Louise Claereboudt

Malgré le retrait de l’étude du Lancet sur l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19, la secrétaire d’Etat Christelle Dubos a estimé face aux sénateurs que cela ne justifiait pas son utilisation en pratique courante.   "Deux travaux ont dû être retirés en raison de questions sur l'intégrité scientifique de ces travaux et nous le déplorons. Néanmoins, l'ensemble des études rassemblées à ce jour sur la question de l'utilisation de l'hydroxychloroquine dans le traitement de la maladie Covid ne justifie pas son utilisation en pratique courante", a déclaré la secrétaire d'Etat, ce mercredi 10 juin. Le 27 mai, après la publication d’une étude dans The Lancet jugeant l’utilisation d’hydroxychloroquine inefficace voire néfaste contre le coronavirus, le Gouvernement avait décidé d’interdire l’usage de cette molécule à l’hôpital, restreignant ainsi son utilisation aux essais cliniques. Mais, coup de théâtre, trois des quatre auteurs de l’article doutant de la “véracité des sources des données” avaient décidé quelques jours plus tard de se rétracter. Et plusieurs essais cliniques annulés avaient alors repris. Pour le sénateur LR Alain Houpert, également médecin radiologue, la décision du Gouvernement apparaît comme un “emballement”. "Cette étude était en réalité une vaste farce dont les scientifiques, les soignants, les patients et votre Gouvernement ont été les dindons", a-t-il jugé, appelant à "redonner aux médecins la liberté de prescrire".

Cependant, pour la secrétaire d’Etat, aucune étude n’a, à ce jour, permis de prouver l’efficacité de l'hydroxychloroquine “chez les malades hospitalisés ou dans les formes les plus simples”. Certaines recherches évoquent même des effets indésirables. Christelle Dubos a de fait appelé à attendre les conclusions des études en cours. Invité à réagir également sur le sujet ce mercredi devant la commission des Affaires sociales, le ministre de la Santé a regretté que l’opinion “soit mobilisée parfois à mauvais escient par une partie de la classe politique”, précisant que le retrait de l’article du Lancet “ne veut pas dire pour autant que l'étude aurait montré le résultat inverse, ça veut dire que la qualité méthodologique était douteuse”.     [avec AFP]

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