Hydroxychloroquine : pourquoi trois auteurs de l’étude du Lancet se rétractent

05/06/2020 Par Sandy Bonin
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Le feuilleton continue. Trois des quatre auteurs de l’étude controversée du Lancet qui remettait en cause l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19 se sont rétractés. Ils déplorent de ne plus pouvoir se porter garant de la "véracité" de leurs données primaires.
 

"Nous ne pouvons plus nous porter garants de la véracité des sources des données primaires", écrivent les trois auteurs au Lancet. Les trois scientifiques, qui ont contribué à l'élaboration de cette étude controversée, ont finalement retiré leur signature de l'article, le 4 juin, mettant en cause le refus de la société Surgisphere de leur donner accès à la base de données. Publiée le 22 mai, l'étude concluait que l'hydroxychloroquine n'était pas bénéfique aux malades du Covid-19 hospitalisés, et pouvait même être néfaste. Sa parution avait eu un retentissement mondial, poussant notamment l'OMS à suspendre ses essais cliniques sur l'hydroxychloroquine.

Plusieurs critiques de l'étude portaient notamment sur la fiabilité des données de cette étude (96 000 patients de 671 hôpitaux) collectées par Surgisphere, société d'analyse de données de santé dirigée par Sapan Desai, quatrième auteur de l'article. Les auteurs ont alors répondu en annonçant un audit "indépendant" sur leurs résultats et l'origine des données. Mais trois d'entre eux, dont le principal, Mandeep Mehra, ont finalement abandonné. Quatre jours après la publication d’un erratum à propos d’une erreur de codage sur...

son étude, The Lancet avait annoncé vouloir "alerter les lecteurs sur le fait que de sérieuses questions scientifiques ont été portées à (son) attention" au sujet de cette étude. La revue prenait ainsi ses distances avec l’étude. L’avertissement avait été publié mardi 2 juin au soir sous la forme d'une "expression of concern" ("expression de préoccupation"). Si une "expression of concern" n'est pas aussi lourde de conséquences qu'une rétractation pure et simple, elle est tout de même de nature à jeter le doute sur les travaux scientifiques. En France, la porte-parole du Gouvernement Sibeth Ndiaye a déclaré ce mercredi qu'Olivier Véran avait demandé à The Lancet des éclaircissements au sujet de l'étude controversée sur l'hydroxychloroquine. Le ministre de la Santé a notamment demandé à la revue "une relecture des données brutes telles qu'elles avaient été livrées".

Le New England Journal of Medicine (NEJM), qui avait publié une étude de la même équipe réalisée avec les données de Surgisphere, sur le lien entre la mortalité due au Covid-19 et les maladies cardiaques, a lui aussi annoncé jeudi soir la rétractation de ces travaux. Le Dr Desai, qui a défendu depuis le début "l'intégrité" de ses données, a de son côté décliné tout commentaire jeudi.   [avec AFP]

Limiter la durée de remplacement peut-il favoriser l'installation des médecins ?

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