Aujourd’hui à la retraite, un ancien médecin généraliste d’Oinville-sur-Montcient (Yvelines) aurait facturé à tort, d'après la Sécu, 540 actes en urgence (MU à 22,60 euros) entre 2013 et 2015. La CPAM lui réclame le remboursement de ces majorations à hauteur de 10 969 euros.
“Les derniers remparts face à la désertification médicale”
Le médecin assure de son côté que les déplacements entraient pourtant bien dans la case “urgence”.
“Il y a le cas de ce Monsieur qui m’appelle pour me dire que sa femme ne répond plus au petit matin… Je suis allé constater le décès. La gendarmerie qui me contacte parce qu’un homme s’est tué en deux-roues, pour faire une prise de sang. Ou encore le boucher du coin qui s’est coupé le doigt et que je recouds. Quand le Samu ne veut pas se déplacer ou qu’il met trop de temps, nous sommes les derniers remparts face à la désertification médicale”, témoigne-t-il.
“Plus qu’un droit, c’est un devoir de se déplacer pour les malades, explique-t-il devant la Cour. La profession sait que 80 % des urgences peuvent être réglées en ville. C’est le seul moyen de désengorger les hôpitaux. Mais la Sécu nous fait la chasse, au point que les jeunes médecins ne s’y risquent plus.”
“Pas assez de justificatifs”
Il a donc fourni 123 justificatifs pour les 540 visites épinglées par la CPAM, mais cette dernière a estimé que ce n’était pas suffisant Et précise qu’à ses yeux, le médecin ignore les règles d’une consultation en urgence. “Il faut avoir été amené à interrompre ses consultations et à quitter immédiatement son cabinet. Il précise avoir réalisé un acte à 22 h 30, ce qui compte tenu des horaires habituels de consultation rend impossible cette notion d’interruption”, justifie la Sécu.
[Avec Actu.fr]
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