"Avec plus de 6,4 millions de dossiers déjà ouverts, nous sommes en ligne avec notre objectif de montée en charge rapide à 10 millions de dossiers fin 2019", assure Nicolas Revel, directeur de la Cnam, dans Le Figaro ce mardi. Le DMP conquiert peu à peu les établissements de santé, à mesure que les systèmes informatiques sont mis à jour : quelque 200 Ehpad et 400 hôpitaux, dont 17 des 32 CHU, seraient déjà opérationnels d'après le directeur de la Cnam. "A Paris, l'AP-HP avance vite : elle a testé sa solution à Henri-Mondor et va la déployer sur l'ensemble de ses sites d'ici à la fin de l'année", précise-t-il. Mais du côté des médecins, l'engouement est bien moindre. "42 % des médecins généralistes consultent régulièrement le DMP et 20 % l'alimentent [soit environ 25 0000, NDLR]", relève le directeur de la Cnam. Pour le SML, ils seraient bien moins nombreux : "10 000 libéraux alimenteraient le DMP, 25 000 le consulteraient".
Alors que les patients semblent convaincus de l'intérêt du DMP, comment expliquer ce désintérêt des médecins ? Les interprétations divergent. "Le DMP ne leur apporte rien car ils ont déjà leur propre fichier patient dans leur logiciel métier", relève le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. "Les professionnels de santé veulent que l'alimentation du DMP soit simple, fluide, et ne fasse pas perdre de temps", souligne de son côté Nicolas Revel. Si 70 % des généralistes ont à l'heure actuelle un logiciel métier DMP compatible, "les premières versions n'ont pas toujours pris en compte l'exigence de simplicité", reconnaît le directeur de la Cnam. Pour la FMF, en revanche, le temps passé à générer le volet de synthèse médicale (VSM), pierre angulaire du DMP, doit être mieux indemnisé. Le syndicat réclame l'équivalent d'une consultation complexe (46 euros) voire très complexe (60 euros). "L'Assurance maladie verse chaque année 50 millions d'euros aux généralistes pour remplir ce volet de synthèse", rappelle Nicolas Revel, peu enclin à accorder une rallonge. [Avec Le Figaro]
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