Vincent Lambert : l'arrêt des traitements programmé la semaine prochaine par le médecin
Le dénouement est proche. Après six ans de bataille judiciaire, les traitements de Vincent Lambert devraient être arrêtés la semaine prochaine. Dans sa décision du 24 avril dernier, le Conseil d'Etat a estimé que les "différentes conditions pour que la décision d'arrêter la nutrition et l'hydratation artificielles de M. Vincent Lambert puisse être mise en œuvre" étaient réunies, a indiqué son médecin, le Dr Sanchez, dans une lettre à la famille. "Je vous informe que l'arrêt des traitements et la sédation profonde et continue évoquée lors de la procédure collégiale seront initiés au cours de la semaine du 20 mai", a-t-il ajouté. Ancien infirmier psychiatrique, Vincent Lambert se trouve depuis plus de dix ans en état végétatif au CHU de Reims à la suite d'un accident de la route survenu en septembre 2008, quand il avait 32 ans. Les décisions collégiales sur un arrêt des soins n'ont jamais été mises en œuvre, freinées par les recours des parents, d'une des sœurs et d'un demi-frère du patient. A l'opposé, son épouse, son neveu ainsi que cinq frères et sœurs dénoncent un acharnement thérapeutique. Confirmant le jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne), le juge des référés du Conseil d'État a considéré que la poursuite du traitement, "n'ayant d'autre effet que le maintien artificiel de la vie", traduirait "une obstination déraisonnable".
À la suite de cette décision, les parents de Vincent Lambert, fervents catholiques, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l'ONU (CIDPH). La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d'arrêt des soins, dans l'attente d'une instruction sur le fond. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a indiqué que la France répondrait à la demande du comité, mais qu'elle n'était pas tenue, légalement, de la respecter. Les avocats des parents en ont appelé au défenseur des droits et au président de la République, Emmanuel Macron, et ont par ailleurs indiqué leur intention de saisir la justice "pour que soit respecté le droit international au profit de Vincent Lambert", sans davantage de précisions à ce stade. [Avec AFP]
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