Prescription, vaccination : les députés votent l'élargissement des compétences des pharmaciens
"Il n'est pas question ici de donner un droit de prescription aux pharmaciens", a immédiatement prévenu le Dr Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi Santé en cours d'examen à l'Assemblée, à l'origine de cette proposition. Reste que les députés ont voté la mesure permettant aux pharmaciens de délivrer, sous conditions, des médicaments à prescription médicale obligatoire sans ordonnance pour certains pathologies bégnines, et à prescrire certains vaccins.
"L'objectif est de leur permettre, dans le cadre d'un exercice coordonné avec d'autres professionnels de santé, de pouvoir délivrer des médicaments selon un protocole mis en place par la Haute Autorité de santé, après une formation et avec une obligation de lien et d'information au médecin traitant", a précisé Thomas Mesnier. "Cet amendement a été longuement discuté en commission et je ne suis pas favorable à ce qu'il soit supprimé", a expliqué Agnès Buzyn. "Je vais m'employer à trouver un consensus entre pharmaciens et médecins, car nous n'avons pas pu, faute de temps, avoir une concertation sur le sujet", a promis la ministre, pour qui le projet nécessite "encore du travail pour que tout le monde soit confortable avec cette délivrance de médicaments". Par ailleurs, les députés ont voté la mesure permettant aux pharmaciens de prescrire directement certains vaccins, notamment le vaccin contre la grippe, pour faciliter le parcours de soin des patients et contribuer au renforcement de la couverture vaccinale.
Dans la même logique, un autre amendement a élargi les compétences des sages-femmes, les autorisant à prescrire et pratiquer des vaccinations auprès des enfants dans des conditions définies par décret. Depuis 2016, les sages-femmes peuvent déjà pratiquer la vaccination de la femme enceinte, du nouveau-né et de son entourage. "Dans la logique de simplification du parcours vaccinal, j'ai saisi la Haute Autorité de santé d'un avis sur l'élargissement des capacités vaccinales des professionnels de santé, dont les sages-femmes. Son avis doit être rendu courant 2019 mais cet amendement permet d'ouvrir la voie, même s'il reviendra à la HAS de se prononcer et à un arrêté de fixer les vaccins autorisés", précisé Agnès Buzyn. [Avec AFP]
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