La suppression de l'ISF a entraîné une chute historique des dons aux associations
Selon le syndicat France générosités, qui regroupe 97 associations caritatives, une baisse des dons de 6,5% a été enregistrée sur le premier semestre 2018 sur les 2,6 milliards d'euros habituellement collectés auprès des particuliers. Elle pourrait atteindre 10% sur l'ensemble de l'année. Plusieurs raisons sont avancées, et notamment la suppression de l'ISF. Les donateurs assujettis à l'ISF pouvaient réduire leur imposition de 75 % du montant de leurs dons, dans la limite de 50 000 euros. Manifestement, nombreux sont ceux qui ne voient plus l'intérêt de le faire. Au 30 juin 2018, 58 % des dons issus de cette seule source, soit 150 millions d’euros, ont ainsi disparu. "Nos donateurs fortunés contestaient l’ISF et préféraient nous donner que le payer, reconnaît Elsa Bouneau, directrice générale de la Fondation du protestantisme dans les colonnes du Monde. Cet argent va manquer à des acteurs comme l’Armée du salut ou la Cimade et à leurs actions auprès des sans-abri et des migrants…" "Il ne faut pas voir les avantages fiscaux de l’ISF ou de l’impôt sur le revenu comme des niches, mais plutôt comme un impôt choisi, pour la cause qui motive le donateur, analyse pour Le Monde Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. Philanthropie publique et privée se complètent et permettent au privé de révéler des causes, comme les maladies psychiques ou l’autisme." Les organismes les plus touchés sont ceux œuvrant dans la recherche médicale. Constatant la baisse sans précédent des dons (– 16 %, soit 8 millions d’euros évaporés), la Ligue contre le cancer a lancé, le 28 décembre 2018, un appel d’urgence aux Français. L’Institut Pasteur enregistrait, en août 2018, une chute de 60 % des dons liés à l’ISF et achève l’exercice 2018 avec un recul de 12 % à 15 %, soit environ 3 millions d’euros en moins. "Nous espérions un rattrapage en fin d’année qui ne s’est que partiellement réalisé", regrette Frédérique Chegaray, responsable du mécénat. Autre raison avancée, le prélèvement à la source. Les donateurs attendent de voir comment se mettra en place le mécanisme avant de se lancer dans des dons défiscalisés à hauteur de 66%. Enfin, les mesures touchant les retraités ne sont pas sans conséquences sur les sommes récoltées. Les plus de 60 ans représentent 60% des donateurs. "Depuis quelques mois, nous recevons des dizaines de lettres et d’e-mails de retraités navrés, nous expliquant qu’ils ne peuvent plus nous aider", raconte Bernard Vaginay, responsable des dons et legs pour Les Restos du cœur. [Avec Lemonde.fr]
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