Ce mannequin haute fidélité respire, cligne des yeux, transpire ou parle, selon le bon vouloir du professeur qui le manipule à distance et observe ses étudiants à travers une vitre sans tain. Mais les formateurs peuvent proposer des scénarios plus délicats, quand le personnage de plastique crie de douleur, saigne, fait un arrêt cardiaque ou vomit... "Ce mannequin va permettre aux étudiants en première, deuxième et troisième années de s'entraîner avant de voir de véritables patients", explique Inès Ettwiller, étudiante en 5e année et qui a donc déjà connu son baptême du feu dans un vrai cabinet. "Tous les gestes techniques, on les apprend sur des têtes inertes, des fantômes, et on les maîtrise, il n'y a pas de problème. Mais ces simulateurs n'ont aucune réaction. Par exemple, il n'y a jamais de réflexe nauséeux sur un fantôme alors que c'est quelque chose qu'on rencontre très souvent chez les patients", poursuit-elle. "C'est intéressant d'avoir ces mises en situation, parce que ce n'est pas facile avec une vraie personne la première fois, c'est compliqué", acquiesce Grégoire Hattenberger, étudiant en 4e année et qui a lui aussi déjà traité de vrais patients. "L'idée, ce n'est pas tant les soins que le rapport au patient, dont il va falloir apprendre à gérer l'anxiété, ainsi que les événements inhabituels qui peuvent survenir", appuie Marie-Cécile Manière, professeur des universités et praticien hospitalier. Pour l'inauguration de ces nouvelles installations, l'étudiante chargée de la démonstration devant élus et responsables n'est pas gâtée : le formateur lui a réservé rien moins qu'un malaise et un arrêt cardiaque du "patient" venu se faire arracher une molaire ! L'intervention avec le mannequin est en outre filmée et retransmise aux autres étudiants de la promotion dans une salle attenante. Ensuite, une fois la procédure achevée, le professeur pourra débriefer l'acte avec ses élèves, images à l'appui. Le mannequin, fabriqué par la société spécialisée norvégienne Laerdal Medical, dispose de nombreuses fonctions. Il coûte à lui seul 70.000 euros et au total, les nouvelles installations de la Faculté de chirurgie dentaire ont coûté 250.000 euros. Celles-ci comprennent également trois simulateurs dédiés à l'enseignement de la radiologie. "Le mot d'ordre c'est : 'Jamais la première fois sur un patient', et aujourd'hui on y est presque. Nous sommes précurseurs dans le domaine de la formation progressive grâce à la simulation. Nous sommes les seuls à disposer de cette unité de simulation clinique et radiologique", souligne Corinne Taddéi-Gross, doyen de la Faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg. Le mannequin permettra également de répondre à des besoins de "formation continue des professionnels, praticiens ou prothésistes, mais aussi aux besoins d'innovation pour suivre l'évolution des technologies médicales de pointe", ajoute-t-elle. [Avec AFP]
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