La première année commune aux études de santé (Paces) compte trois à quatre fois plus d'inscrits que d'admis. Comment expliquer l'attrait pour cette filière difficile ? Comment éviter les erreurs de parcours et quels sont les profils favorisant la réussite ? Deux facs bretonnes ont mené l'enquête auprès de 955 néo-bacheliers inscrits en Paces pour l'année 2016-2017.
Pour entrer en Paces, mieux vaut avoir un bac S avec mention. Et ce n'est pas cette enquête menée par les universités de Brest et de Rennes qui dira le contraire. Sur les 955 néo-bacheliers inscrits en Paces qui ont participé à l'enquête (trois quarts sont des filles), 98.5% avaient un bac scientifique (56.1% SVT, 24% physique-chimie, 17.2% maths). Les futurs étudiants ayant décroché une mention très bien ou une mention bien étaient surreprésentés en Paces par rapport à la population générale : 28.3% de TB (contre 17.3) et 27.3% de bien (contre 20.9).
Issus de milieux favorisés
Autre constat : les primants sont en majorité issus de milieux favorisés. Quatre bacheliers sur 10 ont un père appartenant à la PCS "cadres, professions intellectuelles supérieures, professions libérales" et 30,7% ont une mère appartenant à cette même catégorie. Par ailleurs, la proportion de parents diplômés de l’enseignement supérieur est également élevée (58,9% des pères et 50,8% des mères). Par ailleurs, une majorité (55.1%) déclarent avoir dans leur entourage proche une ou plusieurs personnes exerçant dans la santé. La quasi-totalité des inscrits (97.5%) avaient placé la Paces en tête de leurs vœux dans APB, "ce qui témoigne d'une orientation choisie", notent les auteurs de l'étude. C'est d'ailleurs le vœu unique des deux tiers d'entre eux, surtout les excellents élèves. Plus de la moitié des répondants (51.7%) ont opté pour cette filière avant le lycée, mais 19.7% n'ont choisi la Paces qu'en terminale.
1 lycéen sur 5 veut devenir chirurgien
Près des trois quarts des sondés visent le concours de médecine. Et certains ont déjà une idée très précise de leur spécialité : 1 lycéen sur 5 veut devenir chirurgien, pédiatre ou généraliste. Du point de vue scolaire, les très bons élèves se projettent massivement (plus de 2 sur 3) dans des métiers de médecine spécialisée nécessitant de très longues études. Le métier de médecin généraliste, lui, attire davantage des lycéens dont le père est artisan, commerçant ou ouvrier.
Les aspects socio-relationnels des professions de santé sont plus souvent mis en avant par les femmes, les bacheliers S spécialité SVT et les lycéens ayant défini leur projet d’études très tôt. Les autres types de motivation sont plus souvent mis en avant par les hommes : les aspects intellectuels lorsqu’ils sont en situation d’excellence scolaire ou qu’ils ont fait un baccalauréat S spécialité physique chimie ou mathématiques, les bénéfices professionnels et personnels lorsque leur projet d’entrer en PACES s’est dessiné tardivement. Les trois quarts des inscrits possèdent un bon niveau d'information sur la formation et s'attendent à fournir un travail intensif. Plus de 8 néo-bacheliers sur 10 pensent avoir une chance de réussir du premier coup. A la fin de l'année universitaire 2016-2017 pourtant, seuls 13.9% avaient été admis à la première tentative (15.8% en médecine). Sans surprise, les 133 admis sont titulaires d'un bac S et les trois quarts ont obtenu une mention TB.
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M A G
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