Reste à charge zéro : 16 % des audioprothésistes pourraient disparaître d'ici 5 ans
Selon les audioprothésistes la "viabilité économique du secteur" de l'audioprothèse est remise en cause par l'actuel projet de réforme du "reste à charge zéro".
Promis par Emmanuel Macron, le "reste à charge zéro", c'est-à-dire la mise en place de paniers de soins remboursés à 100%, fait l'objet de concertations entre les syndicats d'audioprothésistes (Unsaf, Synea et Synam) et la Direction de la sécurité sociale (DSS). A ce jour "aucun accord n'a été trouvé et aucune des nombreuses propositions" chiffrées de la profession n'ont été acceptées, déplorent dans un communiqué commun l'Unsaf et le Synam. Dans la version actuelle du texte, "la quasi-totalité" des efforts financiers est "à la charge des seuls professionnels" et "le ministère ne prévoit aucun moyen financier nouveau pour les remboursements de la Sécurité sociale", s'indignent-ils, réclamant un "projet réaliste" et des "moyens supplémentaires". Le projet serait même "financièrement intenable à court terme" pour la filière, selon une étude réalisée par le cabinet Xerfi à la demande des audioprothésistes. Il permettrait bien d'augmenter le taux d'équipement des personnes malentendantes, mais dans une moindre mesure : alors que 38,4% étaient appareillées en 2017, le taux passerait à 46% en 2022, contre 43,9% sans réforme. Il entraînerait surtout "une forte baisse du résultat net moyen" des centres d'audioprothèse. "En conséquence, plus de 16%" pourraient "disparaître à 5 ans", estime le cabinet. "C'est la viabilité économique du secteur qui est en jeu", avec pour conséquence "un écroulement de l'offre de soins", s'alarment les syndicats. Plafonnement des prix, délais de renouvellement portés à cinq ans, labellisation... Le gouvernement prévoit d'ailleurs "une accumulation de mesures règlementaires délétères", a regretté le président du Synea Guillaume Flahaut. Le reste à charge zéro pourrait être "une bonne mesure", mais doit être mis en oeuvre "de manière raisonnable et progressive", a-t-il déclaré. Une nouvelle réunion de concertation est prévue ce jeudi. [Avec AFP]
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