Cet agent de l'hôpital Tenon, en arrêt de travail depuis juillet 2017, a mis fin à ses jours dans les locaux du service central de santé au travail de l'AP-HP, situés à l'Hôtel-Dieu, alors qu'elle avait rendez-vous avec une psychologue. Quelques jours plus tôt, elle avait en effet lancé une alerte.
Dans un communiqué diffusé ce mardi 6 mars, l'Assistance-Publique Hôpitaux de Paris confirme le suicide dans ses locaux d'un de ses agents, vendredi 2 mars. Cette technicienne de laboratoire était en arrêt de travail depuis juillet 2017. Quelques jours plus tôt, cette jeune femme de 35 ans avait contacté le journal L'Humanité et plusieurs syndicats. "Le 1er ou le 2 mars prochain devrait avoir lieu un événement tragique pour moi au siège de l'AP-HP", cite l'Humanité. La technicienne demandait à ses destinataires de prévenir les médias "pour que [ses] tentatives de suicide à cause des conditions de travail et du harcèlement de travail au Kremlin-Bicêtre ne restent pas lettre-morte". Rendez-vous au service central de médecine du travail L'AP-HP explique dans son communiqué que cette alerte a été "prise très au sérieux" tant par les syndicats, qui ont déposé une procédure de danger grave et imminent au CHSCT, que par la DRH. Le lendemain, l'hôpital Tenon, auquel l'agent était rattachée, a ainsi dépêché deux assistantes sociales à son domicile, sans parvenir à entrer en contact avec elle. "La 'personne de confiance' de l’agent a été à plusieurs reprises en contact avec l’AP-HP et a indiqué qu’elle n’était jamais laissée seule, rapporte l'institution hospitalière dans son communiqué. Elle était d’ailleurs accompagnée par une amie lors de son rendez-vous au service central de médecine du travail le vendredi 2 mars 2018." Le jeudi 1er mars au soir, la psychologue qui devait la recevoir le lendemain a pu échanger longuement avec elle pour l'informer de "l’ensemble des dispositifs de prise en charge et d’écoute existants près de son domicile" et s'assurer qu'elle vienne accompagnée au rendez-vous, fixé à 9h30 vendredi, à son bureau de l'Hôtel-Dieu. Tentative de suicide dans son service Ces précautions n'ont pas empêché le passage à l'acte. Malgré l’intervention des équipes de l’Hôtel Dieu, la victime n’a pas pu être réanimée. Depuis 2007, l'agent avait occupé plusieurs postes par intermittence à l'AP-HP (Trousseau, Robert-Debré, Bicêtre, puis Tenon). En 2008, après un CDD de 5 mois à Trousseau, l'AP-HP met fin à son stage en vue d'une titularisation "après passage devant la commission administrative paritaire". L'agent recommence à travailler au sein de l'AP-HP cinq ans plus tard. Début 2016, après un CDD de près d’un an à l’hôpital Bicêtre, son contrat n’est pas renouvelé. "Le jour où elle en est officiellement informée, elle commet une tentative de suicide dans son service, relate l'AP-HP. Cette tentative ne sera pas reconnue comme accident du travail par les organismes de sécurité sociale, car elle a été déclarée par l’agent bien au-delà du délai légal." Mais selon Cathy Le Gac, de SUD Santé sociaux, jointe par Egora, la demande a bien été faite "en temps et en heure". En mars 2017, une 2nde mise en stage lui a été proposée lors de son recrutement à l’hôpital Tenon où elle a travaillé cinq mois avant d’être placée en arrêt maladie. "Elle en voulait beaucoup à l'AP-HP, il y avait un litige", révèle Cathy Le Gac, précisant que l'agent avait rendez-vous pour en discuter avec un représentant de SUD Santé-sociaux vendredi dernier, après son rendez-vous avec la psychologue. L'Humanité confirme que son avocate s'apprêtait à déposer plainte pour "harcèlement moral". Un CHSCT extraordinaire se tiendra ce jeudi 8 mars "pour analyser les causes" de ce suicide "en toute transparence". [avec L'Humanité]
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