192.920 euros, c'est le montant de l'indemnisation que recevra un patient devenu stérile suite à un retard de prise en charge. La faute à une torsion testiculaire opérée trop tard à la suite d'une erreur de diagnostic du médecin.
Dans un arrêt daté du 11 janvier 2018 et révélé par Le Point, la cour d'appel d'Aix-en-Provence met fin à une procédure de 7 ans engagée par un patient devenu stérile suite à une torsion testiculaire opérée trop tard. Il va être indemnisé à hauteur de 192.920 euros. Tout commence le 7 décembre 2009. Le patient se présente aux urgences de l'hôpital Laveran, de Marseille, pour des douleurs aiguës aux parties génitales. Il ressort un peu plus tard sans y avoir été opéré. Les douleurs ne cessant pas, il y retourne le 10 février 2010, où un médecin généraliste le reçoit en consultation à la maison médicale de garde, attenante à l'hôpital. Suspectant une orchite et non une torsion, le médecin prescrit une échographie abdominale. Le patient rentre chez lui.
Il est de retour à l'hôpital le 19 février Une torsion ancienne sur son testicule droit et une torsion récente sur le gauche sont finalement détectées. L'opération a lieu le jour même, mais il est déjà trop tard. Son testicule droit lui est enlevé et le gauche apparaît "atrophié avec absence de fonction testiculaire". Le patient décide alors de saisir le tribunal de grande instance (TGI) de Marseille pour "préjudice important de perte de chance", en plus de son préjudice moral et physique. Il obtient la condamnation du médecin, qui décide de faire appel. "Dès lors que le testicule droit était déjà perdu, il n'est pas démontré que le testicule gauche aurait pu être sauvé", écrit son avocat dans ses conclusions. La cour d'appel d'Aix-en-Provence va estimer l'inverse, affirmant que si l'erreur de diagnostic n'est pas une faute en soi, "l'insuffisance d'examens" l'est bel et bien. Selon un expert désigné par la justice, le médecin a commis une série de manquements, n'a pas procédé à des examens complémentaires qui auraient pu exclure un simple problème infectieux, et n'a même pas demandé "d'avis chirurgical", rapporte Le Point. "Il se déduit de ces éléments que si la torsion du testicule gauche est apparue lorsque X s'est présenté en urgence devant le docteur [le 10 février 2010, NDLR], hypothèse la plus probable, et si ce dernier avait dans un délai rapide procédé aux examens adéquats et qu'il était intervenu pour pratiquer une détorsion, X avait une bonne chance de sauver son testicule", conclut la Cour d'Appel. [Avec lepoint.fr]
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