Premiers à tester la télémédecine, les ophtalmos n'ont pas été convaincus
Les ophtalmologistes ont été les premiers médecins à tester la télémédecine remboursée par la Sécu, mais leur principal syndicat a constaté vendredi que les objectifs sont loin d'être atteints et pointé un "décalage entre les paroles et les actes" de l'Assurance maladie.
Depuis mars 2014, la Sécu prend en charge le dépistage à distance de la rétinopathie diabétique : un ophtalmologiste pose son diagnostic à partir de photographies du fond de l'oeil du patient réalisées par un orthoptiste. Près de quatre ans plus tard, cette pratique "concerne seulement 6 000 patients sur les 600 000 attendus", a affirmé Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes (Snof), lors d'une conférence de presse. Le résultat décevant observé chez les spécialistes de l'oeil est en partie lié aux tarifs fixés (17,42 euros pour l'orthoptiste, 11,30 euros pour l'ophtalmologiste), signe de "la mauvaise volonté de l'Assurance maladie" à l'époque, explique Thierry Bour. Autre écueil, la procédure encadrant cet acte de télémédecine "n'est pas adaptée à la vraie vie", le Snof demandant "des protocoles plus souples". S'y sont ajoutés "des problèmes de facturation" et "une série de tracasseries qui ont fait que ça ne marchait pas", a complété Thierry Bour, déplorant "le décalage entre les paroles et les actes" d'une Assurance maladie "debout sur les freins pour que ça ne se développe pas trop vite". [Avec AFP]
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