Un généraliste ariégeois a été condamné à trois mois de suspension pour avoir "très régulièrement" rencontré ses maîtresses à son cabinet médical. L'Ordre estime que le médecin a porté atteinte au "principe de moralité".
Le généraliste contactait des femmes sur des sites de rencontres puis leur proposait de passer à son cabinet. Il a été suspendu trois mois par la chambre disciplinaire du Conseil régional de l’Ordre et devra payer une amende de 1 500 euros au Conseil départemental de l'Ariège. Depuis un mois, il a affiché un mot sur sa porte : "Le cabinet est fermé pour quelques semaines pour des raisons indépendantes de ma volonté. Avec toutes mes excuses pour la gêne ainsi occasionnée. Réouverture le lundi 12 février 2018".
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Dans sa décision, l'Ordre reproche au généraliste d'avoir "usé très régulièrement de sa qualité de médecin et de son cabinet médical à des fins d’activités sexuelles qu’il organise de manière habituelle à partir de sites de rencontres". Un comportement qui porte atteinte au "principe de moralité" et "des actes de nature à déconsidérer la profession". Une sanction qui n'a pas manqué de faire réagir plusieurs médecins sur les réseaux sociaux. D'autant qu'aucune plainte n'a été déposée et qu'aucun patient n'a rapporté de comportement inapproprié. "Qui l'a dénoncé ?", s'interroge un praticien sur Twitter. Le Dr Jean-Christophe Breton, généraliste et président du Conseil départemental de Moselle, rappelle une décision de mars 2015. L'Ordre avait déjà suspendu un généraliste pour avoir eu des relations sexuelles à son cabinet avec une patiente qui était tombée amoureuse de son médecin. Il avait fini par prendre l'initiative de la rupture. Si l'Ordre a reconnu que si les rapports sexuels "ne constituent pas de la part du praticien un abus de sa situation et de son prestige de médecin", il a estimé "dès lors que les rapports sexuels ont eu lieu avec une patiente, sur le lieu d’exercice professionnel du médecin ces faits constituent une méconnaissance des dispositions de l’article R. 4127-3" du Code de la santé publique qui prévoit que "le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l'exercice de la médecine." Il semble que ce soit bien le fait d'avoir des rapports sexuels au cabinet, qui pose problème à l'Ordre. Dans une autre décision de novembre 2011, une plainte visant un médecin ayant eu des relations avec l'une de ses patientes a été rejetée. "N'ayant pas eu de rapports sexuels à son cabinet médical et bien qu’il soit regrettable qu'il ait continué à être le médecin traitant de cette personne pendant toute la durée de leur liaison, alors qu’il aurait dû l’adresser à un confrère dès le début de celle-ci, il s’agit, en l’espèce, d’une liaison entre deux adultes consentants, étrangère à son activité professionnelle et relevant de la vie privée", indique la Chambre disciplinaire nationale dans sa décision. [Avec Ladepêche.fr]
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