Vingt-cinq mille personnes en France ignorent qu'elles sont séropositives, c'est pourquoi le ministère de la Santé lance une nouvelle campagne en faveur du dépistage de l'infection par le virus du sida (VIH) à l'occasion de la journée mondiale du 1er décembre consacrée à cette maladie.
Cette campagne, promue par le ministère et l'agence sanitaire Santé publique France, vise à mieux faire connaître les différents modes de dépistage disponibles à l'aide de quatre visuels "les modes de dépistage du VIH s'adaptent à votre vie" mentionnant le site sida-info-service. Ces affiches énumèrent les quatre possibilités : "chez moi"(autotest), "résultat en 20 minutes" (test rapide "TROD"), accompagné ("CeGIDD", centre de dépistage gratuit et anonyme), ou "remboursé" et "dans mon quartier" (test en labo). La campagne se décline sur le digital (30 novembre au 20 décembre) et en affichage publicitaire (30 novembre au 17 décembre), visible du grand public et des publics les plus exposés (les migrants d'Afrique subsaharienne avec une 5e affiche dans les lieux communautaires et fréquentés par les homosexuels). Chaque année en France, environ 6.000 personnes découvrent leur séropositivité au VIH, dont plus d'un quart (27%) à un stade avancé de l'infection. En outre, selon Santé publique France, on estime à 25.000 le nombre de personnes qui ignorent leur séropositivité : environ 40% sont des homosexuels (HSH), 40% des migrants des deux sexes hétérosexuels, principalement d'Afrique subsaharienne, et 20% des hétérosexuels des deux sexes nés en France. "Ces personnes ne bénéficient donc pas des traitements efficaces et peuvent être à l'origine de nouvelles contaminations sans le savoir", note l'agence sanitaire qui publie mardi un numéro spécial du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) sur le dépistage. "Plus on connaît tôt son statut sérologique, plus le bénéfice est grand", souligne le Dr François Bourdillon, directeur général de Santé publique France. Le nombre de découvertes de séropositivités a diminué de 5% par rapport à 2013 mais reste stable chez les HSH (2.600 en 2016). Les homosexuels et les hétérosexuels nés à l'étranger (dont les 3/4 sont nés en Afrique subsaharienne) restent les deux groupes les plus touchés et représentent respectivement 44% et 39% des diagnostics en 2016. Les hétérosexuels nés en France et les usagers de drogues injectables représentent respectivement 15% et 1%. En 2016, 5,4 millions de sérologies VIH ont été réalisées par les laboratoires de biologie médicale, 56.300 tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) ont été réalisés par les associations et 74.650 autotests VIH vendus en pharmacie. Le nombre de sérologies réalisées par les laboratoires de biologie médicale a augmenté de 3% entre 2014 et 2016, avec une proportion de sérologies confirmées positives de 2/1000. Les TROD VIH représentent un nombre plus faible de tests, mais le taux de positivité est plus élevé (8,7/1000). Les données montrent que les co-infections avec des infections sexuellement transmissibles (IST/MST) sont fréquentes au moment du diagnostic de l'infection à VIH ou dans les 12 mois précédant ce diagnostic. La fréquence des co-infections a significativement augmenté au cours du temps, passant de 12,7% en 2012 à 17,5% en 2016 (chez les homosexuels de 22,1% à 30,9%). D'où "l'importance de combiner le dépistage du VIH à celui des autres IST" pour traiter le patient et ses partenaires. L'éditorial du BEH souligne l'importance d'autoriser le test rapide TROD pour l'hépatite B, afin de permettre un triple dépistage viral (VIH, hépatites B et C). [Avec l'AFP]
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