L'administration de médicaments anti-douleurs par péridurale lors de l'accouchement ne ralentit pas le travail de la femme enceinte, selon une étude américaine publiée mardi par la revue Obstetrics and Gynecology. L'interrompre ou la réduire vers la fin de l'accouchement serait donc une pratique "obsolète et imprudente".
Pour cette étude menée en double-aveugle, 400 femmes, toutes primipares et en bonne santé, ont accepté de débuter le travail sous péridurale puis, désignée au hasard, de continuer sous antidouleurs ou avec un placebo de solution saline. L'essai a été stoppé pour 38 femmes - 17 sous placebo, 21 sous péridurale - dont l'accouchement était compliqué. Comme attendu, les femmes n'étant plus sous péridurale ont connu une fin d'accouchement plus douloureux. Mais les résultats indiquent que, péridurale ou pas, la durée de l'accouchement est à peu près la même : 52 minutes pour les femmes bénéficiant d'antidouleurs contre 51 pour celles ayant obtenu la solution saline, soit une différence de 3,3%. La péridurale n'a pas non plus d'effet sur la santé des nouveau-nés, le taux d'accouchement par voie naturelle, la position du bébé à la naissance et toute autre mesure du bien-être de l'enfant. L'étude suggère ainsi que la pratique, commune dans les hôpitaux, d'interrompre la péridurale ou de réduire ses effets en fin de travail pourrait être "obsolète et imprudente". "Nous n'avons pas vu d'effet négatif mais l'analgésie péridurale lors de la seconde étape de l'accouchement reste sujet à controverse et mérite des études supplémentaires", a commenté l'auteur principal de l'enquête, Philip Hess, directeur du service d'anesthésie obstétrique au Centre médical Beth Israel Deaconess à Boston, et professeurs-associé à l'Ecole de médecine de Harvard. [Avec AFP]
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